GenèveDes «bûches» nettement plus salées
Le tarif des contraventions est monté en flèche, depuis le début du mois. L'augmentation moyenne est de 20%.
Genève a revu à la hausse son barème des contraventions, qui n'avait pas évolué depuis près de vingt ans. Depuis le 1er octobre, franchir une double ligne en voiture coûte, par exemple, 500 fr. contre 120 fr. précédemment.
La hausse moyenne du montant des contraventions est de 20%, a annoncé lundi devant la presse Olivier Jornot. Le barème précédent qui datait de 1996 était couvert d'annotations, a relevé le procureur général du canton de Genève, qui avait lancé le processus de révision juste après son entrée en fonction en 2012.
«On frappe plus fort» contre les usagers de la route qui gênent les transports publics, a expliqué Olivier Jornot. Terminé le «barème sympa», qui fixait à 120 fr. l'amende pour un véhicule stationné sur une voie de bus. Avec ce nouveau barème, les contrevenants doivent débourser le double.
Lutte contre le bruit
Le Ministère public veut aussi serrer la vis dans la lutte contre le bruit, «une incivilité qui gêne trois-quarts de la population», selon la cheffe de la police Monica Bonfanti. La contravention pour un pot d'échappement bruyant passe à 500 fr., alors qu'elle était jusque-là comprise dans une fourchette allant de 50 à 100 fr.
Vociférer dans la rue peut valoir une contravention de 150 fr. Le montant grimpe jusqu'à 1000 fr. si un groupe réveille tout un immeuble. «La réponse a été durcie», selon Olivier Jornot. Les nuisances sonores génèrent à Genève plus de 6000 interventions par année, soit en moyenne 17 par jour, a relevé Monica Bonfanti.
Armes dans le viseur
Le Ministère public a profité de cette vaste révision pour mettre fin au laxisme genevois dans certains domaines. C'est le cas de la détention d'armes illicites. «Genève avait la mauvaise habitude de ne pas traiter le port d'arme illicite comme un délit mais uniquement sous forme de contravention», a relevé M. Jornot.
Désormais les détenteurs d'étoiles Ninja, de couteaux à lancer ou de tasers sont auditionnés par la police qui fait un rapport au Ministère public. Les personnes qui enfreignent la loi sur les armes risquent une peine pécuniaire et non plus une contravention. Le délit est aussi inscrit au casier judiciaire, a relevé Olivier Jornot.
Le tour de vis concerne aussi les usagers de la route qui causent un accident avec blessés sur un passage piéton ou sur un trottoir. Ce type d'infractions est traité comme un délit au Ministère public. Il en va de même pour les accidents avec blessés causés après ne pas avoir respecté une signalisation. (nxp/ats)