Des élus veulent des potagers sur les toits

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GenèveDes élus veulent des potagers sur les toits

Végétaliser le sommet des immeubles est une idée qui plaît au bout du lac. L'argent reste une entrave.

Thomas Piffaretti
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Thomas Piffaretti

Tokyo, New York ou encore Paris s'y sont mises. Alors pourquoi pas Genève? La mode est à l'appropriation des toits d'immeubles par la population, sous la forme de jardins suspendus ou de potagers. Une motion signée par l'ensemble des partis représentés au Grand Conseil, sauf Verts et PLR, demande à l'Etat de promouvoir la végétalisation des toitures. Un phénomène encore rare en Suisse. «Le solaire, c'est important, mais il faut aussi penser aux loisirs», souffle la députée UDC Christina Meissner.

Le Canton n'est pas réfractaire à l'idée, bien au contraire. Pour le moment, seule une part marginale des espaces disponibles sont exploités, mais leur nombre devrait grossir rapidement. «Dans un canton comme Genève, la surface est bientôt le bien qui fait le plus défaut. On doit réussir à optimiser chaque mètre carré, commente Sébastien Beuchat, chef de la Direction cantonale du paysage. L'utilisation des toits fait donc partie d'une réflexion globale avec des enjeux relatifs à diverses politiques publiques. Les réflexions sur leur utilisation participent à la définition de la qualité de la vie en ville de demain.»

Une subvention prenant en charge jusqu'à 50% des coûts d'installation peut d'ailleurs être sollicitée pour des projets répondant à certains critères stricts. Car le nerf de la guerre reste l'argent. Facturées entre 30 et 100 fr. le mètre carré, ces structures ont une répercussion sur les loyers. Et là où l'Etat contrôle les prix des logements, soit de 60 à 80% des nouvelles constructions, ces aménagements seraient impossibles, assure la Chambre genevoise immobilière.

Quant à la proposition de Christina Meissner de réaliser des sites de production de légumes au sommet des bâtiments, l'Union maraîchère n'y croit guère. «C'est une très jolie utopie, reconnaît son directeur Jacques Blondin. Mais elle ne correspond pas à une réalité économique.» Le prix de la carotte y serait doublé.

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