Fêtards mis en sourdine par de lourdes amendes

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GenèveFêtards mis en sourdine par de lourdes amendes

Genève a augmenté ses amendes le 1er octobre. Réveiller ses voisins peut désormais coûter très cher.

Julien Culet
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Julien Culet
La police se déplace sur quelque 6000 réquisitions liées au bruit chaque année à Genève.

La police se déplace sur quelque 6000 réquisitions liées au bruit chaque année à Genève.

Fêter trop bruyamment et trop longuement la victoire de son équipe de cœur à l'Euro de football va coûter cher, en juin prochain, au bout du lac. Le montant des amendes pour excès de bruit a en effet explosé le 1er octobre. Un nouveau barème des contraventions de tous types a été présenté lundi par la cheffe de la police et le procureur général de Genève.

Jusqu'à présent, le tapage était sanctionné entre 50 et 150 fr. Aujourd'hui, plus de fourchette mais quatre amendes de prévues: 150, 200, 300 et 1000 fr. Ce sera au policier de déterminer la gravité de l'infraction, en fonction des décibels, de la quantité personnes touchées et du nombre de contrevenants. «Quelqu'un qui vocifère dans la rue, ce sera 150 fr. Si c'est tout un quartier qui est réveillé par des klaxons, on ira plutôt vers les 300 ou 1000 fr.», illustre le procureur général Olivier Jornot. Lors d'un événement sportif, une heure de tolérance après le coup de sifflet final est mise en place au cas par cas, indique la police.

Les montants font grincer des dents les défenseurs de la vie nocturne genevoise. «Le manque de lieux pour faire la fête pousse les jeunes dans la rue, où ils reçoivent de fortes contraventions, réagit Diego Esteban, de l'association le Parlement des jeunes. Ces sanctions sont le symbole de la direction prise par le Conseil d'Etat, qui pénalise ceux qui veulent plus de vie dans le canton.»

A Lausanne, les amendes relatives au bruit s'élèvent généralement entre 200 et 300 fr. Comme à Genève, elles peuvent toutefois aller jusqu'à 1000 fr. «Mais c'est très rare. Il s'agit de très gros dépassements en terme de décibels ou de récidivistes», précise Jean-Yves Curty, premier président de la Commission de police lausannoise.

Porteurs d'armes plus durement punis

Traitées comme une contravention à Genève, les infractions à la loi sur les armes sont pourtant considérées comme des délits au niveau fédéral. Le barème entré en vigueur le 1er octobre corrige cette «mauvaise habitude genevoise», selon le procureur général. Désormais, acquérir, détenir ou porter une arme interdite entraîne systématiquement l'ouverture d'une procédure pénale et l'inscription au casier judiciaire. En 2014, 217 infractions ont été constatées. Cela peut aller des tasers aux couteaux de lancer en passant par les sprays autres que ceux au poivre.

Caisses de l'État bien remplies

Le montant de l'ensemble des contraventions a augmenté en moyenne de 20%, le 1er octobre à Genève. Il s'agissait de s'aligner à l'inflation, le précédent barème datant de 1996. Certaines infractions connaissent toutefois une hausse plus marquée. Ainsi, franchir une double ligne blanche sera sanctionné de 500 fr. au lieu de 120 fr actuellement. Augmentation similaire lorsqu'on stationne sur une voie de bus. Au total, le bénéfice prévu est de 2 à 3 millions de francs. Les amendes d'ordre, qui sanctionnent notamment un mauvais stationnement ou un petit excès de vitesse, ne sont pas concernées. Elles sont fixées au niveau fédéral.

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