Vernier (GE)La régie installe des pics anti-jeunes au Lignon
L'initiative de la Cogerim pour lutter contre le bruit a choqué plusieurs habitants et la mairie.

Sabine désigne les piquants. Mélodie et Jessica, à droite, fréquentent les lieux. Elles sont attristées.
photo: Kein Anbieter/20 minutes / jef«On n'est pas des pigeons, on est des humains!», se désole Mélodie. Elle ne digère pas l'installation de piquants, lundi, sur les marches bordant les allées 78 à 82 du Lignon. Le dispositif a été imaginé par la régie Cogerim, lasse du bruit nocturne et des déchets générés par les jeunes qui se réunissent sur ces gradins.
Mélodie, 25 ans, fréquente les lieux et se désole du symbole.
«C'est aberrant. Ils ont de l'argent pour des pics, pas pour des poubelles.» Sa mère Sabine et son amie Jessica s'inquiètent pour les petits. «Si un gosse tombe là-dessus, il peut se crever un oeil!» Plusieurs voisins sont navrés. «C'est débile, ça me fait même peur», dit André, retraité. Michel, 43 ans, juge ça «un peu con. Ils font un peu de bruit mais c'est pas l'enfer. De toute façon, ils s'assiéront. Un matelas dessus et c'est bon.» Pour Erica, 65 ans, «c'est vrai que des voisins râlent, mais c'est la jeunesse. Il faut être un peu tolérant.»
Jean-Pierre Garnier, chef du comité des propriétaires, découvre la mesure. Il est plus dur. «Si encore ils étaient sympas, mais ils laissent des déchets. L'association des locataires dit qu'on ne fait rien. Le concierge en a assez.»
Mis devant le fait accompli, Thierry Apothéloz, conseiller administratif, est «choqué». Il parle de «coup de poignard dans la collaboration avec la régie. Ce dispositif ne règle rien et monte les uns contre les autres.» Vernier n'a aucun pouvoir sur cet espace privé. «Mais je ferai tout pour que la Cogerim recule.»
Régie prête à faire marche arrière
«Notre but, c'est que les habitants vivent bien, explique Michael Herrmann, responsable à la gérance centrale de la Cogerim. Ce dispositif n'est peut-être pas le meilleur. S'il fait courir le moindre danger, il sera ôté. S'il se révèle inadapté aussi. Il n'est pas définitif. La mairie, c'est vrai, n'a pas été consultée. Elle m'a fait part de son courroux. Notre volonté est d'abord de faire quelque chose de concret pour les habitants, car tous les matins, il y a un amoncellement de détritus.»