Les TPG refusent la prose du MCG sur leurs trams

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GenèveLes TPG refusent la prose du MCG sur leurs trams

Le Mouvement citoyens genevois n'a pas pu placarder les mots «frontaliers» et «vermine» sur les véhicules des transports publics.

Jérôme Faas
par
Jérôme Faas
François Baertschi avec les slogans interdits. «Nous soutenons une totale liberté dexpression.»

François Baertschi avec les slogans interdits. «Nous soutenons une totale liberté dexpression.»

20 minutes / jef

«Ce qui nous dérange, c'est la victoire du politiquement correct. Dès qu'on a une vision divergente, on est rattrapé par la censure ou l'autocensure. Du coup, le débat est lisse et l'abstention forte.» Secrétaire général du MCG, François Baertschi est frustré d'avoir dû édulcorer les messages du parti pour accéder aux flancs des trams. «Freinons l'afflux de frontaliers!» a été rejeté en novembre. Idem en décembre pour «Eliminons la vermine!»

Les slogans ont été remplacés par les moins durs «Imposons enfin la préférence cantonale» et «La sécurité c'est votre liberté». Porte-parole des TPG, François Mutter explique ce changement par un échange entre le directeur de TP Publicité, filiale des TPG, et le MCG. Il n'y a eu, juge-t-il, ni refus ni censure, mais «un dialogue constructif entre le diffuseur et l'annonceur». François Baertschi confirme l'échange et les propositions de modifications: «On s'y est plié, on n'avait pas le choix.»

«Il a été observé que le premier slogan pouvait être positivé, développe François Mutter. Et que les propos du second étaient virulents. Leur contenu aurait pu heurter l'opinion publique, ce qui est contraire aux clauses de déontologie de TP Publicité.» Y est stipulé que sont refusés les messages «de mauvais goût, inesthétiques ou outranciers», c'est-à-dire «susceptibles de porter atteinte à l'ordre public ou de heurter l'opinion publique». Le texte cible notamment les libellés «exploitant des thèmes portant sur des craintes, peurs ou les suscitant».

Le processus de sélection

Dans le cas des slogans du MCG, le processus s'est arrêté au directeur général de TP Publicité. Si nécessaire, le bureau du conseil d'administration de la filiale peut être amené à se prononcer. En dernier recours, la présidente du conseil d'administration des TPG et leur directeur général sont sollicités.

Pas de politique à Lausanne

A Lausanne, la situation est claire: les transports publics (TL) refusent toute publicité politique. La règle est imposée à leurs partenaires, TP Publicité pour l'extérieur des bus, la SGA pour le reste. Celle-ci gère l'affichage des communes genevoises (sauf la Ville) avec deux règles: que les réclames respectent la loi et les contrats avec les mandants. En septembre, elle avait ainsi placardé au Grand-Saconnex des affiches «Free Baluchistan», une province du Pakistan, fâchant ce pays.

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