Les affiches électorales vandalisées à tour de bras

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GenèveLes affiches électorales vandalisées à tour de bras

Un imprimeur et un afficheur constatent le gros saccage des placards. Le MCG et GEM sont ciblés.

par
Jérôme Faas
Le patron de Cedrigraphic, jeudi, à côté de quelque 250 affiches commandées en catastrophe.

Le patron de Cedrigraphic, jeudi, à côté de quelque 250 affiches commandées en catastrophe.

20 Minutes / jef

De mémoire de professionnels de la publicité politique, c'est du jamais vu. Ça arrache, ça recouvre: les affiches électorales sont dégradées en masse. Pavel, imprimeur à Cedrigraphic, détaille: «On avait livré 7000 affiches aux partis. Sont déjà compris dans ce chiffre les 10 à 15% toujours prévus pour le réaffichage «normal». Mais ça n'a pas suffi: on a dû en retirer entre 700 et 800.» Pavel dit bosser 20 heures sur 24 pour tenir la cadence.

L'afficheur Neo Advertising note les mêmes dégâts. «Dès que l'on constate, on remplace, expose Christian Vaglio-Giors, directeur. Notre charge de travail est très en hausse. D'habitude, on prend les remplacements à notre charge, mais là, vu les volumes, on est obligés de discuter avec les annonceurs pour trouver une solution. On a dû déposer une plainte pénale.» Le saccage vise surtout le MCG et Genève en marche, un peu l'UDC. François Baertschi (MCG) se désole: «C'est quasi systématique. J'y vois une volonté de censure.» Eric Stauffer, dont le GEM a acheté pour 200 000 francs d'affiches, a porté plainte. «On a un surcoût de 30 000 francs.»

Le PS et les Verts, aussi imprimés par Cedrigraphic, se disent épargnés. Delphine Klopfenstein, cosecrétaire générale des Verts, propose une explication. «Nos affiches montraient des empreintes, pas de visages, plus susceptibles d'être attaqués. En outre le GEM a occupé le terrain sans aucune gêne. Il est plus touché, car plus présent. Peut-être le fléau de l'affichage massif est-il sanctionné.»

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