GenèvePaie de 1750 fr. par mois pour la secrétaire à 100%
L'annonce pour ce CDI est apparue sur le site jobup.ch, qui l'a vite
retirée. La rémunération choque les professionnels.

L'annonce litigieuse a été retirée après quelques heures. Jobup.ch contrôle a posteriori les annonces mises en ligne.
dr«C'est un salaire scandaleux, insupportable, mais c'est légal», réagit Jesus Gomez, du syndicat SIT. Lundi, un employeur de Chêne-Bourg, une «société en pleine expansion de 50 salariés», a proposé en ligne un emploi de «secrétaire commerciale débutante 18/24 ans». Le salaire offert pour ce poste à plein-temps, en contrat à durée indéterminée, était de 1750 francs par mois.
«Dans le secteur commercial, les postes de vente sont soumis à une convention collective, mais pas les emplois administratifs», explique Jesus Gomez. Bref, rien n'interdit de payer si mal. «Et les abus, pas tous aussi criants, se multiplient, car il n'y a pas de salaire minimum», juge-t-il.
Le site jobup.ch, qui a hébergé l'annonce litigieuse, l'a vite retirée. Mardi, elle avait disparu. «Même si l'aspect salarial n'est pas une contrainte légale, contrairement aux discriminations sexuelles ou raciales, pour nous c'est une question d'éthique», explique Mara Pasquali, responsable marketing. Le client, dont elle tait le nom, a été contacté pour savoir s'il s'agissait d'une erreur. «C'était une approche salariale assumée, donc on a désactivé l'annonce, contraire à nos valeurs.» Elle ignore si des candidats se sont manifestés. «J'ai envie de dire sûrement. Je ne serais pas surprise.» Jesus Gomez est du même avis. «Je connais des Genevois qui travaillent à ce tarif.»
"Dumping salarial"
L'offre d'emploi s'est automatiquement retrouvée sur le site de la Société des employés de commerce, en vertu d'un accord avec jobup.ch. Sa porte-parole Maria Borel critique durement «un salaire de dumping. Pour un tel poste, nous recommandons une rémunération minimale de 52000fr. par an, soit 4000fr. par mois. Nous essayons d'encourager les gens à refuser de telles conditions, et s'ils sont au chômage, à signaler la chose à leur conseiller.»