Peur des élus cantonaux face au franc fort

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Suisse romandePeur des élus cantonaux face au franc fort

La guerre des monnaies pèse sur les économies des cantons. Des conseillers d'Etat témoignent.

par
Raphaël Leroy
Les coiffeurs sont notamment grandement touchés par la flambée du franc.

Les coiffeurs sont notamment grandement touchés par la flambée du franc.

Préoccupés et vigilants. Tels sont les maîtres-mots des cantons romands face à la vigueur actuelle du franc. Certes, le franc a reculé hier face à l'euro, mais la crise déploie déjà ses effets sur l'économie locale.

Baisse de marge et temps partiel

A Genève, certaines entreprises de services ont recours au temps partiel. A Neuchâtel, on craint pour l'industrie des machines et de l'équipement. Dans le canton de Vaud, les firmes exportatrices ont perdu 20 à 30% de leur marge. «Notre balance commerciale vient d'ailleurs de devenir déficitaire», révèle le conseiller d'Etat vaudois en charge de l'économie, Jean-Claude Mermoud.

Hôtellerie, restauration, informatique, horlogerie, commerce de détail: tous font grise mine alors que l'on sort d'une période de reprise. «La tentation est grande de faire ses achats dans la zone euro, explique le magistrat genevois, Pierre-François Unger. Mais cela est catastrophique pour nos emplois. J'appelle à la responsabilité.»

La Genève internationale est, elle aussi, en danger. «Le risque de délocalisation de certaines activités grandit, poursuit-il. Il faut maintenir des conditions attractives.»

Réunions de crise prévues

D'ores et déjà, de réunions sont agendées la semaine prochaine à Neuchâtel et Vaud, d'autres auront lieu à la fin du mois à Genève, mais tous avouent leur impuissance face à un phénomène global.

Seule éclaircie dans ce ciel assombri: le secteur énergétique. Les cours du pétrole sont en baisse et le prix de l'électricité devrait diminuer à l'avenir.

Les finances publiques sont aussi touchées

La flambée du franc risque de plomber les budgets cantonaux l’an prochain. «Les entreprises qui participent le plus au paiement de l’impôt vont connaître des temps difficiles, prédit le grand argentier genevois, David Hiler. Leur contribution au budget 2012 va donc baisser, de même que l’impôt sur la fortune. Résultat: nous devrons puiser dans la réserve conjoncturelle d'un milliard que nous avons constitué ces dernières années.»

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