Toujours en Suisse malgré un renvoi, il récidive

Il y a douze ans, ce Kosovar poignardait à mort un homme au jardin anglais. Condamné en 2008 à 7 ans et demi de prison, il obtiendra en 2013 une libération provisoire. A la suite d'une infraction au Code de la route commise à sa sortie, l'Office cantonal de la population et des migrations (OCPM) a alors révoqué son autorisation de rester en Suisse, décision confirmée par le Tribunal fédéral.

Or, en février dernier, le criminel récidive et plante un tesson de bouteille dans la gorge d'un homme, révèle la «Tribune de Genève». Comment expliquer qu'il séjourne encore sur le territoire?

Un traitement, tout d'abord, lui a permis de demeurer provisoirement en Suisse. Mais il a été interrompu en novembre par la Chambre pénale de recours. Le jeune Kosovar de 28 ans s'apprêtait à partir à tout moment, mais l'hiver s'est écoulé sans renvoi. Le drame de février le replace entre les mains de la justice genevoise.

L'OCPM ne pouvant pas se prononcer sur les cas particuliers, on ne sait pas pourquoi le criminel n'a pas été renvoyé à temps. C'est l'interruption de son traitement qui choque particulièrement son avocat. Le président de la Commission de droit pénal de l'Ordre des avocats, Me Robert Assaël, confie au quotidien genevois «qu'il est incohérent et critiquable d'arrêter le traitement d'une personne qui souhaitait pourtant le poursuivre et finalement la laisser vivre à Genève… sans traitement!»

Le parallèle est également tiré entre cette affaire et les cas de familles aux casiers judiciaires vierges, refoulées par les autorités cantonales ou fédérales.