GenèveTravail de nuit interdit sur le chantier du CEVA
La justice annule l'autorisation délivrée pour certains travaux nocturnes du tracé ferroviaire. L'impact sur le délai et les coûts reste à préciser.

«C'est une grande victoire, qui fera jurisprudence pour tous les gros chantiers, à Genève et dans le reste de la Suisse», se réjouit Yves Mugny, secrétaire syndical à Unia. Le Tribunal administratif fédéral a annulé l'autorisation de travail de nuit accordée le 6 juin 2017 pour certaines tâches nocturnes, dans les tunnels du CEVA. Cette dérogation à la loi sur le travail avait été délivrée au consortium Alpiq/Sersa par le Secrétariat à l'économie.
Le syndicat avait porté plainte contre cet autorisation en octobre dernier, arguant que le travail de nuit constituait notamment «un danger pour la santé et la sécurité des travailleurs.» Unia estimait que l'Etat genevois et les CFF voulaient travailler vite sur la liaison transfrontalière pour des questions de «prestige politique» et «des raisons purement économiques». Cette plainte avait d'ailleurs provoqué un effet suspensif: en clair, les ouvriers ne travaillent plus en nocturne dans les tunnels depuis l'automne passé.
Les CFF et le Département genevois des transports indiquent qu'il est difficile ce jeudi soir de déterminer l'impact de cette décision sur les coûts et les délais du chantier, sensé s'achever à la fin de l'année prochaine. La direction du projet CEVA note que l'autorisation de travail nocturne expirait tout bientôt, soit le 1er mai 2018. Elle ajoute que «les conséquences de la décision du TAF sur le calendrier des travaux doivent être analysées».