IslamUn imam gênant prêchera à la mosquée de Genève
Le Marocain Youssef Ibram, soupçonné de tenir un double discours, va officier dans la plus grande mosquée de Suisse.

L'imam Youssef Ibram ici photographié officiant à la mosquée du Petit-Saconnex en 2007.
photo: KeystoneLa Fondation culturelle islamique de Genève (FCIG) vient d'embaucher un troisième imam pour remplacer l'Algérien Ziane Mehadjri, nous apprend la Tribune de Genève qui avait déjà récemment révélé le licenciement controversé de ce dernier.
Ce «nouvel» imam n'arrivera pas en terre inconnue, loin s'en faut. Il y a déjà officié de 1982 à 1991 puis de 2005 à 2008. Émoulu des madrassas de Ryad en Arabie saoudite, Youssef Ibram avait déclaré sans sourciller ne pas être contre la lapidation des femmes adultères. C'était en 2004, nous rappelle la Tribune de Genève. A-t-il changé d'avis sur la lapidation? «Je suis pour le respect et la pratique de la loi suisse», répond-il laconiquement à la «Julie», avant de rassurer: «Je n'ai pas de double langage. En 2016, il ne faut pas tenir un discours religieux du Moyen Âge».
Déjà à Zurich et Fribourg
La prise de fonction de cet imam de 62 ans, qui officie actuellement à Volketswil (ZH) et a donné des cours de théologie à l'Université de Fribourg, interviendra dès janvier prochain. Apportera-t-elle un nouveau souffle à la mosquée du Petit-Saconnex bien malmenée ces derniers temps?
Pour rappel, deux imams français de la mosquée genevoise sont fichés S (sûreté de l'Etat) par les services de renseignement français. Contre toute attente, le responsable de la sécurité est lui aussi fiché S, comme nous l'avait dernièrement appris Le Temps. Pire, deux jeunes musulmans fréquentant l'établissement religieux étaient partis faire le djihad en Syrie en 2015. L'imam algérien Ziane Mehadjri qui, lui, avait participé à plusieurs congrès sur la lutte contre la radicalisation et le terrorisme, a été licencié en septembre dernier.
Une pétition circule parmi les fidèles pour demander le départ de la direction.