GenèveSécurité sur mesure offerte par les communes
Les agents des communes de Chêne-Bougeries et Veyrier effectuent des rondes spécifiques chez les habitants ayant annoncé leur absence.

«Je ne suis pas particulièrement inquiet, mais j'apprécie que la police municipale surveille ma maison en mon absence. Surtout depuis qu'il y a eu deux cambriolages dans notre copropriété», témoigne Stéphane, propriétaire à Chêne-Bougeries. Dans cette commune frontalière, adieu la peur du cambriolage durant les vacances.
La police municipale a en effet mis sur pied un service de sécurité sur mesure, calqué sur le modèle de Veyrier. Les habitants de villas ou d'appartements peuvent annoncer leurs dates de vacances ou d'absence. Les agents de police municipale (APM) se chargent de patrouiller spécialement chez eux. «C'est dissuasif, juge Claude, autre habitant de Chêne-Bougeries. Cela me permet de partir tranquille.»
Rondes particulières
«Nous effectuons plusieurs rondes par jour. Nos agents passent à pied, ils font le tour de la maison. Pour les appartements, ils montent à l'étage et vérifient que la boîte aux lettres ne déborde pas, que tout est normal», détaille Stéphane Vuilloud, remplaçant du chef de poste de Chêne-Bougeries. La commune a mis sur pied ce dispositif il y a un peu plus d'une année. Et ça marche plutôt bien puisque la police municipale a répondu à 64 demandes, dont 44 émanant de propriétaires de villas, pour 1200 passages.
A Veyrier, où le système a été mis en place en 2016, les APM ont répondu à près de 200 demandes. «Nous en tirons un excellent bilan. Les zones concernées n'ont pas connu de cambriolages durant cette période», se réjouit Marlyse Rostan, conseillère administrative.
Initiatives municipales
Ces initiatives locales ne sont pas coordonnées à l'échelon cantonal. «Chaque corps communal est libre de ses actions», confirme Jean-Philippe Brandt, porte-parole des forces de l'ordre. L'officier précise que la police cantonale n'offre pas ce service: «Nous n'avons pas les effectifs nécessaires pour effectuer des rondes spécifiques à l'échelle du canton. Mais la police genevoise mène des actions de prévention autour des cambriolages.» Jean-Philippe Brandt rappelle qu'entre 2011 et 2016 «le nombre de larcins a diminué de 52% grâce à l'action conjointe de la police, du Ministère public et de leurs partenaires».
D'autres acteurs du milieu de la sécurité estiment que ce genre d'actions n'a aucun effet sur le nombre de cambriolages. «Un larcin se commet en dix minutes. Il est impossible de faire autant de rondes.»