GenèveVisage fracassé pour un doigt d'honneur au volant
Un accrochage entre automobilistes s'était fini dans le sang, en mars 2014. L'auteur des coups était jugé jeudi au Tribunal de police de Genève.

La victime a passé cinq heures sur la table d'opération.
Six fractures à la face, cinq plaques pour reconstruire un visage symétrique, 37 agrafes sur le crâne. La victime a payé cher le geste d'emportement qu'elle a eue envers un Macédonien de 25 ans. Ce dernier, à la carrure de boxeur, était jugé jeudi à Genève pour avoir tabassé un cafetier âgé de 30 ans.
A l'origine: une dispute tout ce qu'il y a de plus banale sur la route, le 27 mars 2014 à 1h du matin. En rentrant du travail, le serveur cale à une intersection, vers la gare Cornavin. Derrière lui, l'homme des Balkans klaxonne et fait des appels de phares. La victime répond par un doigt d'honneur. Mal lui en prend. Au feu rouge suivant, le Macédonien sort, extirpe son opposant de sa voiture et le roue de coups d'une extrême violence. «Il m'a provoqué. J'ai cru qu'il voulait se battre et j'ai perdu le contrôle», reconnaît le prévenu, extrêmement réservé.
Les blessures sont très sévères. «A deux ou trois coups près, je serais mort ou serais resté fou, d'après les médecin», rapporte le trentenaire. Le récit de l'opération de cinq heures qu'il a subie fait froid dans le dos. Pour lui poser les plaques, les chirurgiens ont dû lui ouvrir le cuir chevelu d'une oreille à l'autre et décoller la peau de son visage. Il en garde des séquelles mineures mais une cicatrice bien visible. «Et aujourd'hui, je m'enferme dans ma voiture», précise-t-il.
L'accusé dit lui aussi avoir changé: «Je ne bois plus avant de conduire et je baisse la tête quand on m'insulte.» Cela n'a pas convaincu la juge. Il a été condamné pour des lésions corporelles graves à 9 mois de prison avec sursis et à verser au cafetier 15'000 francs à titre de tort moral.