La France n'a toujours pas digéré Waterloo

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200 ans après la défaiteLa France n'a toujours pas digéré Waterloo

La Belgique renonce à commercialiser une pièce de 2 euros commémorant la bataille de Waterloo, après l'opposition de la France.

La pièce à l'origine du scandale.

La pièce à l'origine du scandale.

Paris estime qu'un rappel de cette défaite de Napoléon il y a 200 ans pouvait créer des «tensions inutiles» en Europe. «La France s'est (...) opposée à cette proposition», a indiqué dans un communiqué le ministère belge des Finances. «Je suis quelque peu surpris de toute cette agitation», a commenté le ministre, Johan Van Overtveldt. «L'Europe a bien d'autres dossiers à traiter et de défis importants à relever au lieu de perdre son temps et son énergie dans cette affaire», a-t-il jugé.

«Ce n'était pas une bonne idée dans le contexte de la construction européenne et cela créait des tensions inutiles», a estimé une source européenne à Bruxelles.

Avec «le soutien d'un certain nombre de grands pays européens», la France a réuni la majorité qualifiée qui lui aurait permis de l'emporter face à la Belgique si l'affaire avait été soumise au vote des ministres des Finances de l'Union européenne, a expliqué le ministère belge.

180'000 pièces déjà frappées

Quelque 180'000 pièces de deux euros destinées aux collectionneurs avaient déjà été frappées par la Monnaie royale de Belgique, a indiqué Manuela Wintermans, responsable du syndicat UNSP au ministère des Finances.

Sur une face de cette pièce est gravée la célèbre «butte du Lion», érigée sur le lieu de la bataille de Waterloo. Les combats entre la France et l'armée des alliés, composée de soldats britanniques, prussiens et néerlandais, y ont fait près de 12'000 morts le 18 juin 1815 et marqué la fin de l'épopée napoléonienne Son bicentenaire est célébré avec faste en Belgique.

Perte de 1,5 million d'euros

Emballées manuellement dans un coffret spécial en carton, les pièces devaient être vendues 8 euros (8,50 francs) chacune et étaient prêtes à être expédiées dans toute la zone euro, a-t-elle ajouté. «Cela devait rapporter à l'Etat 2,45 millions d'euros et j'estime qu'une fois qu'on aura tout déballé et détruit, il restera une perte de 1,5 million d'euros», s'est indignée Mme Wintermans. (ats)

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