Affaire Ramadan«Elle voulait absolument une relation intime»
Le Parquet de Paris a enregistré le témoignage d'un homme affirmant avoir été harcelé par Henda Ayari, la principale accusatrice de Tariq Ramadan.
L'enquête sur les accusations de viol portées contre Tariq Ramadan s'annonce particulièrement compliquée. Le témoignage d'un «fonctionnaire assermenté de profession» a été transmis au Parquet de Paris le 27 novembre, révèle «Le Parisien». Cet homme affirme avoir été harcelé par Henda Ayari, la première femme qui a porté plainte contre le prédicateur genevois en octobre dernier, déclenchant les investigations. Dans son récit écrit, l'homme de 43 ans raconte avoir rencontré l'ancienne salafiste en mars 2013, soit un an après le viol présumé, dans le cadre de son travail.
Quelques jours après cette rencontre, Henda Ayari aurait émis le souhait de revoir le quadragénaire, confiant avoir «besoin de réconfort». L'homme lui aurait alors expliqué être marié. «Elle insistait, je refusais ses avances», témoigne-t-il. Le fonctionnaire ajoute: «Elle s'est mise en colère parce que je refusais, elle voulait absolument une relation intime, allant jusqu'à me suivre jusqu'à un rendez-vous. Elle m'a menacé de porter plainte pour viol si je n'acceptais pas une relation sexuelle avec elle, me harcelant des jours durant.» Le quadragénaire aurait tenté de ramener la Franco-Tunisienne à la raison, en vain.
Leur dernier échange se serait terminé en insultes. «Je n'ai jamais cherché à la rencontrer, je l'ai vue aux infos TV, j'ai pris l'initiative de témoigner car cela me troublait», explique le fonctionnaire. Contacté par «Le Parisien», l'avocat de Henda Arayi trouve étrange que ce témoignage surgisse maintenant. «Cela ressemble fort à un contre-feu. Ça tombe comme par hasard au lendemain d'une lettre publiée par un autre média qui met en cause la probité de ma cliente», s'étonne Me Jonas Haddad. La principale intéressée, elle, a rétorqué via les réseaux sociaux.
Outre celle de Henda Ayari, à l'origine de cette affaire, une seconde plainte visant M. Ramadan a été déposée fin octobre et jointe à l'enquête préliminaire ouverte à Paris pour «viol, agression sexuelle, violences et menaces de mort». Tariq Ramadan a catégoriquement réfuté ces accusations.
Les enquêteurs, qui poursuivent leurs investigations, ont déjà auditionné les deux plaignantes. Cette affaire a déclenché de vifs débats, notamment sur les réseaux sociaux. Mme Ayari a été placée sous protection policière après avoir reçu des menaces de mort et des insultes. Elle a porté plainte contre X mi-novembre pour ces faits.
(joc/afp)