«Le Monde» refuse de fournir ses données

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Offshore Leaks«Le Monde» refuse de fournir ses données

Le journal français refuse de répondre à la demande du ministre du Budget. Il ne livrera pas ses fichiers.

Le quotidien «Le Monde» a annoncé aujourd'hui qu'il rejetait «toute demande, qu'elle soit judiciaire ou gouvernementale, de transmission de données» des documents Offshore Leaks, comme l'avait demandé le ministre du Budget, Bernard Cazeneuve.

«Protection des sources, protection de la mission d'information, sobre et rigoureuse, qui est la nôtre: pour ces deux raisons, «Le Monde» rejette fermement - comme l'ont fait les autres médias travaillant sur «Offshore Leaks» - toute demande, qu'elle soit judiciaire ou gouvernementale, de transmission de données», écrit le journal dans son édition en ligne.

Mardi, le ministre du Budget avait demandé à la presse de transmettre à la justice les «fichiers» concernant les comptes installés dans des paradis fiscaux révélés par un consortium de journalisme d'investigation dans le monde.

Ce consortium indépendant de journalisme d'investigation basé à Washington a eu accès à une fuite majeure en provenance de deux sociétés offrant des services «offshore»: l'une basée à Singapour, l'autre dans les îles Vierges britanniques. Ces données ont fait apparaître la cartographie et le fonctionnement de milliers de sociétés basées dans des paradis fiscaux.

Depuis, une quarantaine de médias dans le monde travaillant avec l'ICIJ ont mis au jour des cas de placements de fonds légaux ou illégaux dans des paradis fiscaux de personnalités, hommes d'affaires, ou simples notables du Mexique à la Mongolie en passant par le Canada, la France ou la Grande-Bretagne.

En France, le quotidien «Le Monde» a fait état de 130 Français concernés, dont un proche du président François Hollande, Jean-Jacques Augier.

Cet homme d'affaires a admis être actionnaire de sociétés offshore aux îles Caïmans, tout en niant en avoir tiré un «avantage fiscal». M. Augier fut le trésorier de M. Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012.

Toujours selon «Le Monde», les banques françaises BNP Paribas et Crédit Agricole ont aidé à la création de sociétés offshore dans les années 1990 et 2000, via des filiales basées notamment en Asie. Ces deux établissements ont répondu exercer leurs activités dans le «strict respect» de la loi.

Selon l'ICIJ, qui tient un décompte des réactions suscitées par ses révélations, plusieurs gouvernements, notamment en Allemagne et au Canada, ont demandé à la presse de fournir à la justice les fichiers afin d'enquêter sur d'éventuelles fraudes fiscales. (afp)

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