«Mettez-vous en rang, je vais tous vous tuer»

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Fusillade en Californie«Mettez-vous en rang, je vais tous vous tuer»

Le forcené qui a abattu sept personnes et blessé trois autres lundi dans une école californienne a agi de sang-froid, selon des témoignages recueillis par la police.

L'homme qui a tué sept personnes dans une école d'Oakland en Californie (ouest des Etats-Unis) a ordonné à ses victimes de s'aligner le long d'un mur avant de les exécuter l'une après l'autre, a rapporté mardi le chef de la police locale.

Lors d'un point presse, le chef de la police d'Oakland, a précisé que le suspect s'est rendu aux autorités dans la ville voisine d'Alameda. Il s'agit d'un ancien étudiant de l'Université d'Oikos, où a été perpétrée la fusillade. Le mobile de son acte n'est pas encore établi. La police pense qu'il a agi seul.

«Une exécution délibérée et de sang-froid s'est déroulée dans la salle de classe», a expliqué Howard Jordan, cité par la chaîne de télévision CNN.

Alignés contre le mur

Le policier a raconté que l'agresseur a d'abord pris en otage une hôtesse d'accueil lors de son arrivée dans le bâtiment de l'Université Oikos, une institution chrétienne de l'agglomération de San Francisco. Il s'est ensuite lancé à la recherche d'une responsable de l'université.

Mais lorsqu'il a compris que cette responsable ne se trouvait pas sur place, il a tué l'hôtesse avant de s'en prendre à six étudiants, un homme et cinq femmes, qui se trouvaient dans une salle de classe. «Je vais tous vous tuer», a-t-il déclaré, selon le policier, avant d'aligner ses victimes contre un mur et de les abattre une par une.

«Tout s'est déroulé en l'espace de quelques minutes», a déclaré Howard Jordan. «Nous pensons que les victimes n'ont pas pu résister, qu'elles n'ont même pas eu la chance de demander grâce». Interrogé par la chaîne ABC, le chef de la police a précisé que les six étudiants tués étaient âgés de 21 à 40 ans et étaient originaires du Nigeria, du Népal et de Corée.

Renvoyé de l'établissement

Après le massacre, l'homme est sorti de la classe et a ouvert le feu en direction de plusieurs autres salles, avant de quitter le bâtiment à bord d'une automobile appartenant à l'une des victimes. Il s'est rendu à la police après s'être déplacé dans une autre localité et avoir téléphoné à ses parents. La fusillade a également fait trois blessés dans le bâtiment où se trouvait 35 personnes au moment du drame.

Howard Jordan a précisé que le tueur s'était plaint par le passé à la police que des employés de l'université lui avaient manqué de respect. «Il a eu des problèmes de comportement à l'école, qui lui a demandé de partir il y a plusieurs mois», a déclaré le responsable policier, précisant que le suspect collaborait avec les enquêteurs.

L'affaire a semé la consternation, particulièrement dans la communauté coréenne d'Oakland, où la municipalité devait recruter des psychologues parlant coréen afin de venir en aide aux personnes les plus choquées.

«L'air d'un fou»

Un témoin de la fusillade, Angie Johnson, 52 ans, a déclaré au quotidien «San Francisco Chronicle» qu'elle avait vu une jeune femme sortir de l'université en pleurant, avec du sang coulant de son bras, et criant: «On m'a tiré dessus».

Selon la victime, le tireur suivait avec elle les cours de l'école d'infirmiers. «Elle a dit qu'il avait toujours l'air fou», a déclaré Mme Johnson, citant la victime. Mais elle ne savait pas 'jusqu'où il pourrait aller'».

L'Université d'Oikos affirme sur son site internet qu'elle s'efforce de «fournir les plus hauts critères éducatifs, avec une inspiration et des valeurs chrétiennes» et qu'elle a «pour objectif d'offrir des programmes éducatifs dans les domaines des études religieuses, la musique et la santé». (afp)

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