«Soudain, j'ai senti des mains partout sur moi»

Actualisé

Suissesse agressée en Allemagne«Soudain, j'ai senti des mains partout sur moi»

Des dizaines de jeunes femmes se sont plaintes d'agressions sexuelles dans de grandes villes allemandes lors de la Saint-Sylvestre. Une Saint-Galloise raconte ce qu'elle a vécu à Hambourg.

lüs/ofu
par
lüs/ofu
Actuellement, pas moins de 53 femmes ont porté plainte à Hambourg, rapporte mercredi le quotidien «Hamburger Abendblatt».

Actuellement, pas moins de 53 femmes ont porté plainte à Hambourg, rapporte mercredi le quotidien «Hamburger Abendblatt».

photo: Kein Anbieter/Capture d'écran Youtube.com

Fabienne*, domiciliée dans le canton de Saint-Gall, n'est pas près d'oublier le Nouvel An de cette année. La Suissesse de 31 ans s'est rendue à Hambourg, au nord de l'Allemagne, pour passer les Fêtes de fin d'année avec une amie, âgée de 28 ans.

Les deux femmes ont passé le soir de la Saint-Sylvestre sur la fameuse et sulfureuse Reeperbahn, une rue de 600 mètres de long où se trouvent un grand nombre de bars, des discos, mais aussi des cabarets et des sex-shops.

Terrible cauchemar

Aux alentours de 2h du matin, les deux amies se sont dirigées vers un club dans lequel elles avaient prévu de finir la soirée. Au lieu de marcher dans la rue principale, comme la majorité des fêtards, elles ont opté pour une petite ruelle parallèle. C'est à ce moment précis que leur cauchemar a commencé.

«Plein d'hommes ont soudainement commencé à nous encercler. Ils se rapprochaient de plus en plus. Quand ils étaient près de nous, ils nous ont touchées. J'ai senti des mains un peu partout: aux seins, aux fesses et entre les jambes. Ils étaient très violents. Nous avions mal», se souvient la Saint-Galloise. Selon elle, les agresseurs avaient entre 25 et 40 ans: «Ils avaient tous le teint un peu foncé. Ils ne parlaient pas bien l'allemand.»

«Ils souriaient»

Tous les efforts des filles pour se défendre sont restés vains: «On a crié de toutes nos forces et on n'arrêtait pas de les repousser, mais les hommes revenaient vers nous et souriaient.» L'un des agresseurs a même tenté de voler le sac à main de son amie. Par chance pour la jeune femme, elle a réussi à garder son objet dans les mains. «Heureusement, car c'est elle qui transportait mon passeport suisse», raconte Fabienne.

Les amies sont finalement parvenues à s'enfuir en se prenant par la main et en courant le plus vite possible pour briser le cercle que formaient leurs agresseurs. Elles se sont dépêchées de rejoindre la rue principale où se trouvaient de nombreux autres fêtards et des policiers. «Nous étions enfin en sécurité, mais la soirée était terminée pour nous. Tout ce qu'on voulait c'était rentrer à la maison.»

Les deux femmes ont hésité un moment à raconter les faits à un agent sur place, mais elles y ont renoncé, estimant que les forces de l'ordre avaient déjà suffisamment à faire ce soir-là.

«Crimes d'une nouvelle dimension»

Actuellement, pas moins de 53 femmes ont porté plainte à Hambourg, rapporte mercredi le quotidien «Hamburger Abendblatt». Dans 17 cas, les victimes n'ont pas été agressées sexuellement, mais «uniquement» volées.

A Cologne, des dizaines de plaintes ont également été déposées et d'autres ne sont pas exclues, a reconnu en début de semaine dans la «Süddeutsche Zeitung» le chef de la police, Wolfgang Albers, pour qui l'ampleur des crimes a atteint une «nouvelle dimension». Wolfgang Albers a notamment expliqué dans le quotidien que les agresseurs étaient principalement de type nord-africain ou arabe, selon les descriptions des victimes et des témoins.

*Nom connu de la rédaction

Ton opinion