Massacre à «Charlie Hebdo»Les médias anglo-saxons censurent les caricatures
Après la tuerie qui a fait 12 morts en plein centre de Paris mercredi, de nombreux médias étrangers renoncent à publier les caricatures à la source de l'attaque.
Le journal satirique «Charlie Hebdo» a payé son audace de la vie de plusieurs de ses collaborateurs et figures de proue, mercredi, lors d'une fusillade qui a fait 12 morts et 11 blessés, dont 4 graves.
A la source de cette attaque, des caricatures de Mahomet qui avaient déclenché une vive polémique lors de leur publication, en 2005.
Face à l'escalade des tensions, plusieurs grands noms de la presse anglo-saxonne ont décidé de censurer les caricatures en question.
Le «Telegraph», «New York Daily News», le «New York Times» et l'AP font partie de ceux qui ont renoncé à publier les dessins.
Richard Griffiths, directeur de la rédaction de CNN, explique cette décision par une volonté de respecter les concitoyens musulmans: «Bien que nous ne montrions pas les caricatures du Prophète de Charlie Hebdo, car elles sont considérées comme offensantes par de nombreux musulmans, nos différentes plateformes sont encouragées à décrire verbalement les caricatures en détails.»
Mais Stephen Pollard, rédacteur en chef du journal britannique «Jewish Chronicle», évoque une inquiétude quant à d'éventuelles représailles: «Soyons réalistes. Un journal juif comme le mien qui publie de pareilles caricatures se retrouvera au début de la file de cibles des islamistes, a-t-il déclaré sur Twitter. C'est facile d'attaquer les rédactions parce qu'elles ne montrent pas ces dessins, mais cela représente un dilemme. Les principes que je défends me disent de publier ces dessins, mais ai-je le droit de risquer la vie de mon équipe pour défendre mes idées ?»
En 2006, dans une enquête établie par USA Today, CNN et Gallup poll, les Américains se sont prononcés à 61% d'accord avec le fait que les journaux qui avaient publié ces caricatures avaient agi de manière irresponsable. 42% se disaient solidaires avec les musulmans qui se sentaient insultés par ces dessins.
