D'anciens néonazis aident les proches des skinheads

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D'anciens néonazis aident les proches des skinheads

Un programme lancé hier en Allemagne vise à aider les proches
désemparés des crânes rasés. Objectif avoué: les désendoctriner.

La mue ne prend souvent que quelques semaines. Un jour, le fils de 16 ans se rase le crâne. Des affiches d'un parti néonazi fleurissent sur les murs de sa chambre. Et peu à peu, le dialogue familial s'envenime. Terrifiés, les parents se demandent alors où ils ont failli et comment faire pour ramener leur enfant à la raison.

Pour leur répondre, l'association Exit, qui aide depuis 2000 les néo-nazis à s'en sortir, a initié un nouveau programme, «Exit-Aide aux familles». Il s'adresse aux pères, mères, frères et sœurs des crânes rasés, et à toute personne désireuse d'empêcher la dérive d'un proche dans la mouvance néonazie, particulièrement active dans l'ex-RDA, où elle cible la jeunesse désœuvrée.

Ce programme fait appel à d'anciens néonazis ayant viré leur cuti.

Comme les travailleurs sociaux, ils prodiguent des conseils par téléphone ou face à face. «J'ai quitté la scène néonazie en janvier 2000», raconte Matthias, 32 ans. «ça a été très dur. Mes anciens «amis» m'ont pourchassé.

J'avais peur.» Matthias, qui a gardé ses tatouages d'autrefois, travaille aujourd'hui pour Exit. Comme Tanja, 36 ans, qui, en quittant le mouvement, a emmené avec elle ses cinq enfants, endoctrinés depuis le berceau. Exit l'a aidée, comme 300 autres anciens néonazis depuis 2000. Le nouveau programme, lui, tend à implanter dans les familles l'idée qu'il est possible de quitter la scène néo-nazie.

(afp)

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