France/CentrafriqueSoldats français accusés d'abus sexuels sur mineurs
Les faits sous enquête ont été dénoncés l'été dernier par les Nations unies et auraient été commis par des militaires français en Centrafrique.
Le parquet de Paris a ouvert, le 31 juillet 2014 déjà, une enquête préliminaire pour abus sexuels sur mineurs imputés à des militaires français en Centrafrique, a déclaré mercredi le ministère de la Justice. Des demandes d'entraide ont été envoyées.
«L'enquête est en cours, nous n'avons pas de commentaires à faire», a dit un porte-parole du ministère.
Une source judiciaire française précise que le parquet a pris cette décision après avoir eu connaissance, en juillet dernier, d'un rapport des Nations unies sur l'affaire. Celui-ci fait état d'agressions sexuelles contre des garçons mineurs à Bangui, entre décembre 2013 et juin 2014. Les éléments du rapport ont été révélés mercredi par «The Guardian». Selon le quotidien britannique, le rapport contiendrait des témoignages d'enfants affirmant avoir été violés par des militaires français.
«Sanctions fermes» si les faits sont avérés
L'armée française «a pris et prendra toutes les mesures nécessaires pour la manifestation de la vérité» sur ces abus sexuels présumés. «Si les faits étaient avérés, il veillera à ce que les sanctions les plus fermes soient prononcées à l'égard des responsables de ce qui serait une atteinte intolérable aux valeurs du soldat.»
L'ONU a confirmé mercredi avoir mené au printemps 2014 une enquête sur des «accusations graves d'exploitation sexuelle et d'abus commis sur des enfants par des militaires français» en RCA avant le déploiement de sa mission dans ce pays (Minusca).
Selon le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq, un responsable de l'ONU a été suspendu pour avoir transmis en juillet 2014 les résultats de cette enquête aux autorités françaises au mépris des procédures. (ats)
Dénonciateur suspendu
C'est un cadre humanitaire suédois des Nations unies qui aurait remis aux autorités françaises le fameux rapport, en réaction à l'inaction de membres du Haut-commissariat aux droits de l'Homme qui étaient en possession du document. L'homme a été suspendu et fait actuellement l'objet d'une enquête administrative interne. Selon le porte-parole adjoint de l'ONU, il a été sanctionné pour avoir transmis officieusement les résultats de cette enquête aux autorités françaises, au mépris des procédures, sans en référer à sa hiérarchie et, surtout, sans l'avoir expurgé des noms des victimes, témoins et enquêteurs, au risque de les «mettre en danger».