Angoisse puis soulagement au siège du PS

Actualisé

Présidentielle françaiseAngoisse puis soulagement au siège du PS

Au siège du parti socialiste, militants et membres du parti ont vécu une après-midi stressante, dans l'attente de la proclamation des résultats officiels.

par
Côme Gallet
Paris

Les militants explosent de joie à l'annonce des résultats.

Après le déluge tombé sur le siège du Parti socialiste (PS) dimanche en milieu d'après-midi, l'éclaircie est venue en même temps que les premières estimations favorables à François Hollande. Militants comme membres du parti oscillaient entre prudence et sérénité. Tous se félicitent de voir le socialiste virer en tête à l'issue du premier tour, mais le score de Marine Le Pen inquiète. «Nicolas Sarkozy a légitimé les thèses du Front national», analyse ainsi le généticien Axel Kahn, candidat du PS aux législatives à Paris qui accuse le président sortant d' «immoralité» et assure qu'il va falloir «mener un vrai combat.»

Calculs d'apothicaires

Dans la minuscule cours de la rue de Solférino, où se trouve le quartier général du PS, l'angoisse est montée crescendo. Vers 19 heures, lorsque le premier sondage donnant Marine le Pen à 20% a commencé à circuler, un militant s'est exclamé : «Faudrait pas qu'Ispos (institut ayant donné cette tendance en premier) cherche à faire le buzz.» D'autres commencent déjà les calculs d'apothicaires sur d'hypothétiques reports de voix au second tour.

Silence de cathédrale

Juste avant 20 heures, dans le siège pourtant bondé règne un silence de cathédrale. Les yeux rivés sur les écrans de télévision, les socialistes attendent une confirmation des tendances. «Mais pourquoi ils ont mis TF1» peste un membre du parti. Le public reprend à tue-tête le compte à rebours, et l'acclamation qui suit l'annonce des résultats est autant celle de la victoire que du soulagement. «C'est bien parti», souffle Jean-Paul Huchon président du conseil régional d'Île-de-France.

Les discours d'Eva Joly et Jean-Luc Mélenchon, censés appeler à voter François Hollande le 6 mai, sont attendus avec impatience. Et lorsque le candidat du front de gauche demande enfin, à la fin de son allocution, à ses électeurs de voter pour battre Nicolas Sarkozy, une militante lâche soulagée: «J'ai cru qu'il n'allait jamais le dire».

Ton opinion