Massacre à «Charlie Hebdo»«Français, dégagez de Gaza ou nous vous égorgerons»
Environ 200 islamistes radicaux ont défilé à Gaza, brûlant le drapeau et menaçant les Français après la publication par «Charlie Hebdo» d'une caricature de Mahomet.
«Français, dégagez de Gaza ou nous vous égorgerons», ont scandé devant le Centre culturel français de Gaza ces hommes qui brandissaient le drapeau noir des jihadistes et portaient des tenues traditionnelles et de longues barbes.
Un rassemblement d'une telle ampleur et brandissant ouvertement la bannière des jihadistes est un fait exceptionnel, sinon unique, depuis l'accession du Hamas au pouvoir par la force en 2007 dans la bande de Gaza.
Les manifestants exhibaient aussi les portraits des auteurs des attentats récents à Paris contre la rédaction de «Charlie Hebdo» et une épicerie casher.
«L'enfer»
Ce n'est que quand les manifestants ont menacé de prendre d'assaut le Centre culturel que la police du Hamas, qui a pourtant ses quartiers généraux juste en face, est intervenue et a arrêté des dizaines de personnes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le centre est actuellement fermé. Il a été visé par un incendie criminel et un attentat à l'explosif en octobre et décembre. Son mur d'enceinte a récemment été recouvert de slogans promettant «l'enfer» aux journalistes français.
Le Centre, fondé en 1982 et abritant aussi l'antenne consulaire française, est la plus importante implantation publique étrangère dans l'enclave palestinienne. C'est une véritable institution à Gaza où la plupart des organisations étrangères ont fermé leurs portes. Il est très fréquenté par les Gazaouis, pour lesquels l'offre culturelle est très limitée.
Une quarantaine de Français ou Franco-Palestiniens vivent dans l'enclave palestinienne.
Inquiétudes
La publication mercredi d'une caricature du prophète par «Charlie Hebdo» a déclenché des manifestations de colère à travers le monde musulman.
Les autorités religieuses et politiques palestiniennes ont condamné la caricature, de même que l'attentat contre le journal qui avait fait 12 morts le 7 janvier à Paris, également dénoncé par le Hamas islamiste.
Ce dernier tient toujours de fait les rênes du pouvoir dans la bande de Gaza. Mais plusieurs connaisseurs du territoire s'alarment du danger d'une perte progressive de contrôle et d'une montée en puissance de radicaux de plus en plus actifs et même de plus en plus visibles depuis la guerre de l'été 2014.
La capacité d'assurer la sécurité des intérêts étrangers dans la bande de Gaza est une question très sensible pour le Hamas. (afp)