Multiplication des viols au Kenya
L'hôpital des femmes de Nairobi, qui offre des consultations gratuites pour les femmes victimes de violences sexuelles, s'est inquiété mercredi de la recrudescence de viols collectifs.
Au moins 300 personnes ont aussi été tuées dans les violences post-électorales.
«Depuis que les violences post-électorales ont débuté, nous avons constaté une augmentation du nombre de viols collectifs. Sur les dernières 24 heures, nous parlons de 19 cas», a déclaré à l'AFP le directeur de l'établissement, le docteur Sam Thenya.
«Mais ce que les femmes qui viennent ici nous racontent, c'est qu'il y en plein d'autres là-bas (dans les bidonvilles de Nairobi), qui n'ont pas pu venir jusqu'ici», a-t-il poursuivi.
«Elles nous relatent leurs histoires: certaines d'entre elles ont été victimes de viols collectifs et sodomisées devant leurs familles. Certaines pensent que des communautés étaient ciblées. Leurs histoires sont absolument horribles, certaines ont des séquelles physiques», a rapporté le docteur Thenya.
Ce dernier a précisé que plusieurs hommes et enfants comptaient parmi ces victimes.
Dans un communiqué publié mercredi, le bureau de l'ONU à Nairobi faisait part de ses graves inquiétudes sur «des rapports troublants de victimisation de populations vulnérables, incluant des agressions et des abus sexuels sur des femmes et des enfants».
Plus de 300 personnes ont été tuées au Kenya lors de violences politico-ethniques depuis les élections générales contestées du 27 décembre.
(ats)