«L'égoïsme des pays riches» aggrave la crise

Actualisé

Réfugiés«L'égoïsme des pays riches» aggrave la crise

La moitié des personnes déplacées dans le monde est accueillie dans dix pays seulement, qui pèsent moins de 2,5% du PIB mondial, souligne Amnesty International.

Un tribunal italien doit rendre son verdict sur un bénévole français contre lequel le parquet a requis 3 ans et 4 mois de prison pour avoir tenté de conduire une famille soudanaise en France. (Jeudi 27 avril 2017)
Le pacte UE-Turquie a transformé ce pays en «un terrain d'essai des politiques européennes qui bafouent les droits» des réfugiés, ont dénoncé plusieurs ONG. (Jeudi 16 mars 2017)
Nouveau drame sur une plage en Libye. Une vingtaine de clandestins ont été tués par des passeurs sur une plage en Libye après avoir refusé d'embarquer à bord d'un bateau pour rejoindre l'Europe. (8 mars 2017)
1 / 150

Un tribunal italien doit rendre son verdict sur un bénévole français contre lequel le parquet a requis 3 ans et 4 mois de prison pour avoir tenté de conduire une famille soudanaise en France. (Jeudi 27 avril 2017)

AFP

«Les pays riches font preuve d'une totale absence de volonté politique et de responsabilité, en laissant seulement dix pays, qui représentent moins de 2,5 % du PIB mondial, accueillir 56 % des réfugiés de la planète», souligne l'ONG dans ce rapport sur la crise des réfugiés. La Jordanie est ainsi le premier pays d'accueil, avec plus de 2,7 millions de personnes fuyant leur pays à cause de guerres ou de persécutions. Viennent ensuite la Turquie (plus de 2,5 millions de personnes), le Pakistan (1,6 million) et le Liban (1,5 million), souligne le rapport établi sur la base de chiffres du HCR notamment.

Pays voisins de conflits

Des pays très pauvres accueillent aussi un grand nombre de personnes en quête de protection: l'Ethiopie (736'000), le Kenya (554'000), l'Ouganda (477'000)...

Il s'agit de «pays voisins de zones de conflit» qui «sont contraints d'accueillir la grande majorité des réfugiés», souligne Amnesty. Cela les force à assumer «une responsabilité beaucoup trop lourde» pour eux, estime Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International.

«Cette situation est par nature intenable, et expose les millions de personnes qui fuient la guerre et les persécutions dans des pays comme la Syrie, le Soudan du Sud, l'Afghanistan et l'Irak à une misère et des souffrances intolérables», déplore-t-il dans un communiqué.

Le rapport prend exemple des réfugiés syriens pour illustrer ce déséquilibre. «Le Royaume-Uni a accepté de recevoir moins de 8'000 Syriens depuis 2011, tandis que la Jordanie - qui compte presque 10 fois moins d'habitants et dont le PIB représente 1,2% de celui du Royaume-Uni - en accueille plus de 655'000», souligne le rapport.

Proportion équitable

Dans ce contexte «l'égoïsme des pays riches ne fait qu'aggraver la crise au lieu de la résoudre», estime Amnesty.

L'ONG appelle ainsi tous les pays à «accepter une proportion équitable» de ces réfugiés vulnérables, «déterminée en fonction de critères objectifs tenant compte de leur capacité d'accueil»: richesse, population, taux de chômage...

Elle demande la mise en place d'«un nouveau mécanisme de réinstallation des réfugiés vulnérables», et d'«un nouveau mécanisme de transfert pour les situations critiques» comme le conflit syrien. (nxp/afp)

(NewsXpress)

Ton opinion