Etat Islamique au LevantL'horrible marche vers la mort des soldats syriens
Une vidéo de l'EI montre près d'une centaine de soldats syriens, courir pieds nus dans le désert, sous les huées d'hommes armés. Après ces humiliations, les jihadistes les ont exécutés un à un.
Les atrocités se poursuivent en Irak et en Syrie où les jihadistes de l'Etat islamique (EI) ont exécuté plus de 160 soldats après s'être emparés d'une base clé en Syrie. Réputé pour sa cruauté, l'EI, groupe extrémiste sunnite né en 2006 en Irak sous un autre nom et réapparu avec toute sa force en 2013 en pleine guerre en Syrie, a proclamé fin juin un califat islamique sur les régions conquises dans ce pays et en Irak. Après avoir été accusé de décapitations, persécutions et crucifixions, il est de nouveau passé à l'acte en exécutant mercredi et jeudi plus de 160 soldats syriens dans la province de Raqa (nord) qu'il contrôle, selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Au moment de cette annonce, une vidéo filmée par des jihadistes et mise en ligne sur des sites jihadistes montrait des hommes, présentés comme des soldats, capturés puis exécutés dans une zone désertique. Sur les premières images, des dizaines de jeunes gens marchent sur une route désertique, en sous-vêtements, pieds nus, mains sur la tête, encadrés par des jihadistes armés dont l'un porte l'étendard de l'EI. Un jihadiste, contacté par France24, a assuré à la chaîne française que tous les soldats ont été exécutés.
Ensuite, après un gros plan sur plusieurs corps empilés, la caméra filme un peu plus loin une interminable ligne de dizaines de corps gisant côte à côte, face contre le sol. Une dizaine d'hommes, qui semblent être des habitants de la région, les regardent. Selon M. Abdel Rahmane, les soldats abattus par balles ont été capturés lors de la prise de la base 17 à Raqa fin juillet, de celle de l'aéroport militaire de Tabqa dimanche dans la même province, et lors de leur fuite de l'aéroport vers la localité d'Esraya, plus au sud.
ATTENTION CETTE VIDÉO COMPORTE DES IMAGES CHOQUANTES
Des otages de l'Etat islamique soumis au supplice de la noyade
Au moins quatre otages détenus par les jihadistes de l'Etat islamique, parmi lesquels James Foley, le journaliste américain exécuté par ce groupe, ont été soumis à la simulation de noyade, a rapporté jeudi le Washington Post. L'Américain James Foley, enlevé en novembre 2012 en Syrie, a été plusieurs fois soumis à cette torture, affirme au quotidien un proche du journaliste sous couvert d'anonymat. «Ils savaient exactement comment faire», indique cette source, précisant que les otages, dont James Foley, étaient alors détenus à Raqqa, dans le nord de la Syrie.
Des sources qui ont travaillé à la libération des otages ont confirmé à l'AFP qu'au moins un otage avait été soumis à la simulation de noyade. Cette technique a été utilisée par la CIA lors de ses interrogatoires de suspects après les attentats du 11-Septembre. La CIA a capturé des dizaines de personnes soupçonnées de liens avec Al-Qaïda, et utilisé des méthodes comme la privation de sommeil, la mise à nu du détenu ou encore la simulation de noyade.
Le nombre des réfugiés syriens a dépassé les trois millions
Plus de trois millions de Syriens ont fui la guerre civile qui ravage leur pays et sont devenus des réfugiés, dont un million pour la seule année 2013, a annoncé vendredi l'ONU. «La crise des réfugiés syriens s'aggrave. Elle franchit aujourd'hui un nouveau cap avec le chiffre record de trois millions de personnes» déplacées, a annoncé le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) dans un communiqué en ajoutant que cette donnée n'incluait pas les centaines de milliers d'autres Syriens qui ont fui le pays mais ne se sont pas fait enregistrer comme réfugiés. Il y a moins d'un an, le nombre de réfugiés syriens enregistrés s'élevait à deux millions, selon le UNHCR, qui a fait état de rapports «sur les conditions de plus en plus épouvantables à l'intérieur du pays» pour expliquer cette hausse spectaculaire.