Maroc«Adolf Hollande» accusé de complot anti-musulmans
Un quotidien marocain a déguisé le président français en Adolf Hitler. Le journal dit expliquer comment François Hollande prépare l'extermination des musulmans.
Le quotidien marocain arabophone «Al Watan Al An» voulait choquer, il l'a fait: trois jours après les célébrations du 70e anniversaire de la libération d'Auschwitz-Birkenau. En une de l'édition du 29 janvier, François Hollande est grimé en un Adolf Hitler plus vrai que nature: petite moustache, tenue nazie et brassard à croix gammée. A côté de la photo le titre, en arabe, laisse songeur: «les Français vont-ils faire renaître les camps de concentration de Hitler pour exterminer les musulmans?»
L'hebdomadaire francophone marocain «Telquel» a interrogé le directeur de la publication d'«Al Watan Al An» sur ce choix de une. «C'est très peu contre le président français, il mérite pire. Le Gouvernement français n'assure pas la sécurité des citoyens musulmans en France, comme c'est le cas pour la communauté juive», commente Abderrahim Ariri.
Le journaliste rejette la responsabilité des nombreux actes anti-islam (128 actes recensés en deux semaines, soit presque autant que dans toute l'année 2014), à la suite des attentats de Paris, sur le Gouvernement français: «Plusieurs lieux de culte musulmans sont attaqués quotidiennement sans que cela n'alerte les autorités françaises». Abderrahim Ariri, qui voit la gauche et la droite françaises en compétition pour qui causera «le plus de tort à la communauté musulmane», va jusqu'à dire que «la France prépare le pays à priver les musulmans de leurs droits, logements et emplois, si ça continue comme ça».
«Telquel» rappelle que cet article et la une pourraient tomber sous le coup du Code de la presse marocain. Selon l'article 52, «l'offense commise publiquement envers la personne des chefs d'Etat et leur dignité, les chefs de gouvernement, les ministres des Affaires étrangères des pays étrangers sera punie d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 10'000 à 100'000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement».