Candidat espagnol aux européennesAccusé de sexisme, il présente ses excuses
Le candidat aux élections européennes du parti conservateur au pouvoir en Espagne, Miguel Arias Canete, a présenté mercredi ses excuses, trop «tardives» selon sa rivale.

«J'ai toujours considéré de la même manière les hommes et les femmes», s'est justifié Miguel Arias Canete.
Ces excuses interviennent cinq jours après qu'il avait créé la polémique en évoquant sa «supériorité intellectuelle» face à la tête de liste socialiste, Elena Valenciano. «Si j'ai offensé quelqu'un, bien sûr que je présente des excuses. Je ne suis pas machiste. Ce qui est sûr, c'est que j'ai été maladroit dans la manière de m'exprimer et certains donnent de moi une image erronée», a déclaré Miguel Arias Canete à la radio Cope. «J'ai toujours considéré de la même manière les hommes et les femmes.»
«Bien sûr, nous acceptons ses excuses», a répondu la candidate socialiste Elena Valenciano. «Mais je crois que ce sont des excuses tardives et forcées», a-t-elle dit à la radio Cadena Ser. «Le problème, ce n'est pas ce qu'a dit monsieur Canete, mais ce qu'il pense. De mon point de vue, il a une pensée politique qui n'est pas compatible avec le XXIe siècle». La polémique autour des propos de l'ancien ministre de l'Agriculture, devenu tête de liste du Parti populaire, avait éclaté le 16 mai, au lendemain d'un débat télévisé où la prestation de Miguel Arias Canete, moins naturelle qu'à l'habitude, face à Elena Valenciano, avait déçu.
Brouiller la campagne
«Le débat entre un homme et une femme est très compliqué», avait-il alors expliqué. «Si tu abuses de ta supériorité, intellectuelle, ou quelle qu'elle soit, tu passes pour un machiste qui coince une femme sans défense.» Ces propos et les réactions qui ont suivi sont venus brouiller la campagne, alors que les Espagnols semblent peu motivés par le vote de dimanche. Une enquête publiée le 18 mai par le quotidien El Pais prévoit une participation de 40 à 43%.
Les sondages semblent augurer d'un recul du PP, qui a mené depuis deux ans et demi une politique d'austérité très sévère inspirée par Bruxelles. Selon une estimation publiée lundi par le journal de centre droit «El Mundo», le PP remporterait 21 ou 22 sièges, contre 24 en 2009. Le Parti socialiste (PSOE), l'autre grande formation parlementaire espagnole, reculerait plus nettement, avec 15 ou 16 sièges contre 23. Le sondage publié la veille par «El Pais» (centre gauche), prévoit 19 sièges pour chacun des deux partis, avec un léger avantage au PP (32,6% des voix contre 31,1% pour le PSOE).
(afp)