Elle dénonce une «politisation du drame»

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FranceElle dénonce une «politisation du drame»

La jeune femme qui a perdu son bébé en accouchant sur l'autoroute A20 vendredi dernier assure que sa grossesse n'était pas à risque et dénonce une «politisation» du drame.

La jeune femme qui a perdu son bébé en accouchant sur l'autoroute A20 vendredi dernier dans le Lot, en route vers la maternité de Brive (Corrèze), assure dans un entretien au site du Nouvel Observateur que sa grossesse n'était pas à risque et dénonce une «politisation» du drame.

«Je n'ai jamais fait «plusieurs fausses couches» comme j'ai pu le lire. C'était ma première grossesse et elle n'était pas «à risque», déclare la jeune femme de 35 ans, Anne-Sophie Delestre, dans cet entretien mis en ligne mardi soir.

«On m'avait juste recommandé de ne pas conduire et de ne pas porter de poids lourds parce que j'avais un léger décollement du placenta, qui pouvait entraîner quelques saignements», précise-t-elle. «Mais je n'avais pas été alitée, ma grossesse s'est déroulée normalement».

«J'ai été très bien suivie»

Enceinte de sept mois, cette femme et son compagnon, qui habitent dans le village de Lacapelle-Mariva, dans le nord-est du département du Lot, avaient consulté vendredi matin un gynécologue à Figeac, avant de prendre leur véhicule personnel pour rejoindre l'hôpital de Brive, à une heure de route. Le couple avait le choix entre Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), Cahors et Brive, trois établissements situés à une heure de route environ de leur domicile.

«J'ai été très bien suivie par mon obstétricien à Figeac. Un praticien reconnu qui a 25 ans de métier», souligne la jeune femme, qui estime que le médecin n'a pas fait d'erreur en l'envoyant à Brive-la-Gaillarde vendredi quand elle l'a consulté.

«La petite commençait à descendre et j'avais des contractions, mais le col de l'utérus était fermé», explique-t-elle. «Le gynécologue a estimé que j'avais quatre heures devant moi pour arriver à Brive, ce qui est très large. On m'attendait là-bas. Personne ne pouvait savoir que le bébé arriverait aussi vite».

«Je n'accuse personne»

La jeune femme ajoute qu'elle avait choisi la maternité de Brive plutôt que d'autres, «parce que la route est plus facile», et qu'elle devait normalement accoucher en décembre, à une époque où «il y a beaucoup de verglas dans la région». Mais «tous ces trajets prennent plus ou moins une heure, à dix minutes près».

Elle raconte avoir quitté Figeac en voiture avec son compagnon qui conduisait. «Mais 20 minutes après être partis de Figeac, j'ai perdu les eaux». «Quand la petite est née, elle vivait», mais «au bout de quelques minutes, c'était fini», dit-elle. «Un bébé prématuré ne tient pas s'il n'est pas mis en couveuse immédiatement». Les pompiers sont arrivés au bout d'un quart d'heure.

«Je n'accuse personne, on aurait fait différemment, ça n'aurait rien changé», insiste la jeune femme. «Ni nous, ni l'obstétricien que je soutiens totalement, sont en cause», insiste-t-elle, dénonçant aussi une «politisation» du drame, qui avait relancé le débat sur les déserts médicaux. «On a été indigné par la politisation de notre drame» et «le manque de compassion total à notre égard», dit-elle. «Jamais un mot pour nous», observe-t-elle, dénonçant la conduite de plusieurs journalistes. (ap)

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