NigeriaLe vice-président confie la sécurité à l'armée à Jos
Le vice-président nigérian Goodluck Jonathan a ordonné jeudi à l'armée d'assurer la sécurité dans la région de Jos (centre).
Mission: prévenir de nouvelles violences interconfessionnelles semblables à clles qui ont fait plus de 460 morts cette semaine.
«J'ai ordonné aujourd'hui à l'armée de prendre la tête des forces de sécurité et d'assumer l'intégralité de la sécurité dans les zones affectées, en particulier celles qui sont considérées comme présentant un risque», a dit M. Jonathan dans une allocution télévisée.
Les autorités nigérianes avaient assoupli dans la journée le couvre-feu à Jos pour permettre aux habitants de rentrer chez eux après des affrontements entre chrétiens et musulmans qui ont fait 465 morts et un millier de blessés en quatre jours.
Le déploiement de nombreux soldats et policiers dans la capitale de l'Etat du Plateau a permis le retour au calme et aucun incident notable n'a été signalé depuis une journée.
Milliers de déplacés
Les combats entre chrétiens et musulmans ont par ailleurs forcé des milliers de personnes à prendre la fuite. La Croix-Rouge estime à 17'000 le nombre de personnes déplacées, réfugiées dans des écoles, des collèges et des hôpitaux. Celles-ci ont besoin de nourriture, de vêtements et d'eau et les blessés doivent être soignés, a dit un porte-parole de l'organisation.
Le retour au calme va également permettre d'enterrer les morts. Des responsables musulmans ont déclaré qu'environ 400 membres de leur communauté avaient été tués depuis dimanche. Selon l'organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW) 65 chrétiens ont également péri. Le gouvernement a pour sa part présenté un bilan officiel de 75 morts et plus de 200 blessés.
Jos est régulièrement le théâtre d'affrontements religieux, comme en 2001 et en 2008, où respectivement 1000 et 700 personnes avaient péri, selon HRW. Les violences ont éclaté dimanche à la suite d'un différend sur la reconstruction d'habitations détruites dans de précédents heurts en novembre 2008.
(ats)