Syrie - IrakL'EI célèbre la mort de son «plus jeune martyr»
Abu Ubaidah, garçon de 10 ans, a trouvé la mort il y a deux semaines alors qu'il combattait au côté de son père, selon l'annonce d'un compte Twitter de l'Etat Islamique.
L'Etat islamique aurait perdu son plus jeune combattant, Abu Ubaidah, surnommé «Le lionceau de Baghdadi», en référence au nom du chef du groupe jihadiste Abou Bakr al-Baghdadi. L'enfant a été célébré par un compte sur Twitter, fermé depuis, affilié à l'Etat islamique. Il y est présenté comme «le plus jeune martyr» de la péninsule Arabique. Des photos ont été postées, où l'on peut voir le petit garçon tenant des armes et portant une tenue de combat avec une ceinture d'explosifs, relève le Huffington Post.
Le jeune garçon serait originaire d'Arabie saoudite ou d'un Etat du Golfe. Il est venu en Irak faire le jihad avec son père. Sa mort remonterait à deux semaines, selon le groupe terroriste, qui assure que le père et son enfant ont succombé à des frappes américaines. Outre les atrocités commises envers les populations civiles, l'EI est tancé par l'ONU pour l'enrôlement des enfants au sein de ses troupes. «En utilisant des enfants de moins de 15 ans, le groupe a commis un crime de guerre», ont fait savoir les Nations Unies la semaine dernière. Plus tôt cette année, une vidéo d'un convoi de l'Etat islamique dans la ville irakienne de Kirkouk montrait des enfants lourdement armés paradant aux côtés des combattants.
Les jihadistes renforcent leur emprise sur Kobané
Par ailleurs, le groupe ultraradical renforçait samedi son emprise sur une grande partie de Kobané défendue désespérément par des forces kurdes moins bien armées, l'ONU disant craindre un «massacre» en cas de chute de la ville syrienne aux mains des jihadistes.
Les avions de la coalition dirigée par les Etats-Unis ont mené deux nouvelles frappes avant l'aube sur les positions jihadistes dans l'est et le sud de cette ville kurde clé, située à la frontière turque, et dont 40% sont désormais aux mains de l'EI, selon une ONG syrienne. Alors que la campagne aérienne contre l'EI est entrée dans son troisième mois en Irak et dans sa troisième semaine en Syrie, sans parvenir à entamer la capacité du groupe à sévir, les chefs militaires de 21 pays de la coalition doivent se réunir mardi à Washington pour évaluer leur stratégie.
Dans Kobané, devenue le symbole de la résistance à l'EI, les combats se poursuivaient par intermittence au lendemain de la prise par les jihadistes du QG des forces kurdes dans le nord de la cité d'une superficie de 6 à 7 km2, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Vidéo amateur montrant l'intérieur de Kobané après les combats vendredi
Les jihadistes tentaient d'avancer vers la périphérie nord de la ville, à 1 km environ de la frontière turque, avec l'objectif de prendre le poste-frontière et s'assurer ainsi la maîtrise sans discontinuité d'une longue bande de territoire à la frontière syro-turque. Ils essaient en outre de progresser à partir de secteurs conquis dans l'est, le sud et l'ouest de la ville, vers le centre de Kobané, mais les forces kurdes parviennent encore à repousser leurs assauts. Selon Mustafa Ebdi, un militant kurde qui effectue des allers-retours entre la Turquie et Kobané, les forces kurdes, de plus en plus désespérées, voient leurs munitions diminuer et réclament plus de frappes.
Depuis le début le 16 septembre de l'offensive jihadiste, environ 500 combattants ont péri selon l'OSDH, et quelque 70 villages sont tombés aux mains de l'EI. En outre 300'000 habitants ont pris la fuite, dont plus de 200'000 en Turquie.
L'ONU craint un massacre
L'émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan De Mistura, a ainsi dit craindre un «massacre» à Kobané. Jusqu'à 700 civils se trouvent encore dans le centre-ville, dont une majorité de personnes âgées, et entre 10'000 à 13'000 sont rassemblés tout près de la frontière, a-t-il dit. Si la ville tombe, ces civils seront «très probablement massacrés». Il a en outre appelé la Turquie à «autoriser le flot de volontaires» qui avaient trouvé refuge en Turquie à retourner défendre leur ville, alors que le chef du principal parti politique kurde de Syrie, Saleh Muslim, l'a pressée de laisser passer des armes.