La Russie agite la menace «d'une guerre mondiale»

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SyrieLa Russie agite la menace «d'une guerre mondiale»

Le premier ministre russe a fait des déclarations chocs à un journal allemand, alors qu'un cessez-le-feu est discuté.

Alors qu'un cessez-le-feu en Syrie devait être évoqué ce jeudi soir par la Russie et les Etats-Unis à Munich, la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) reste la priorité pour Washington.

Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a estimé qu'une offensive terrestre étrangère en Syrie présenterait le risque de déclencher «une nouvelle guerre mondiale», dans un entretien au quotidien économique allemand Handelsblatt à paraître vendredi.

«Les offensives terrestres conduisent généralement à ce qu'une guerre devienne permanente», a averti le premier ministre, ajoutant à ce propos: «toutes les parties doivent être contraintes de s'asseoir à la table de négociations plutôt que de déclencher une nouvelle guerre mondiale».

L'ONU s'inquiète de la situation à Homs.

«Nous avons fait des propositions sur un cessez-le-feu qui sont tout à fait concrètes», a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov au début d'un entretien avec son homologue américain John Kerry, peu avant la réunion de l'ISSG à Munich. Le Groupe international de soutien à la Syrie réunit les principaux acteurs de la crise syrienne, dont l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie.

John Kerry n'a fait aucun commentaire. «Nous voulons progresser sur les questions de l'accès humanitaire et du cessez-le-feu», a seulement indiqué le chef de la diplomatie américaine.

Mais dans le même temps à Washington, un responsable du département d'Etat a indiqué que les Etats-Unis voulaient un «cessez-le-feu immédiat» et espéraient l'obtenir «dès que possible». La Russie propose elle un cessez-le-feu seulement dès le 1er mars.

Les négociations de Munich s'annoncent compliquées au regard de la complexité de la stratégie russe et de la faible marge de manoeuvre des Occidentaux. Chez ces derniers, on redoute que Moscou ne dresse un rideau de fumée et que les Américains n'«achètent» leurs propositions, dans l'espoir de rapidement régler la crise syrienne.

Reconquérir Mossoul et Rakka

A Bruxelles, où les pays de l'OTAN étaient réunis jeudi, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a dit espérer que la coalition anti-EI engrange rapidement «des gains tangibles» grâce à l'augmentation des contributions militaires des pays participants.

Selon lui, «cette réunion ministérielle» - avec des participants irakiens et saoudiens - marquait le début d'une nouvelle étape dans la campagne pour vaincre Daesh.

Washington demande à ses partenaires de contribuer davantage en armements, équipements, troupes ainsi qu'en élevant leurs budgets. But de l'opération: «reconquérir» Mossoul, la seconde ville d'Irak, et le fief syrien de l'EI, Rakka.

Le ministère saoudien de la Défense a assuré que la décision du royaume de déployer des forces au sol en Syrie était «irréversible». Le pays «se tient prêt», a expliqué son porte-parole, Ahmed Assiri. Mais ce dernier s'est refusé à donner des précisions sur les effectifs que l'Arabie saoudite pourrait engager sur sol syrien.

Premiers effets

Les efforts de M. Carter ont dans un sens déjà porté leurs fruits, le Canada ayant décidé de tripler l'effectif de ses forces spéciales formant des milices kurdes dans le nord de l'Irak. La Slovénie a, elle, promis d'envoyer des instructeurs militaires, et la Pologne pourrait se joindre aux opérations en dépêchant des forces spéciales.

L'OTAN a pour sa part donné son accord de principe pour déployer ses avions de surveillance Awacs au-dessus des Etats-Unis, façon de permettre à l'armée américaine de libérer ses propres avions pour des opérations dans les cieux irakien et syrien.

Combats féroces près d'Alep

L'offensive des forces du régime de Damas appuyées par les bombardements russes prive d'accès à l'assistance humanitaire 120'000 habitants au nord de Homs (centre), ont prévenu les Nations unies. Son agence humanitaire met en garde contre le risque élevé de famine et de décès par manque de soins médicaux dans cette région rurale.

Les forces du régime avançaient jeudi inexorablement vers Tall Rifaat, un des bastions les plus importants des insurgés dans la région d'Alep, au prix de féroces combats, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'ONG se base sur un vaste réseau de correspondants sur place, notamment parmi les rebelles.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de son côté à nouveau réclamé la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne dans le nord de la Syrie pour permettre aux civils d'y vivre en sécurité. (nxp/afp)

Intervention de Hollande

François Hollande a demandé jeudi à la Russie de cesser de soutenir les forces du régime syrien qui massacrent, selon lui, une partie du peuple syrien et provoquent un exode des populations. «Je ne peux pas admettre ces choix», a-t-il poursuivi.

(NewsXpress)

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