Belmokhtar à l'origine de la prise d'otages?

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MaliBelmokhtar à l'origine de la prise d'otages?

Le jihadiste algérien, surnommé «l'insaisissable» ou «le borgne», aurait un lien avec l'attentat perpétré vendredi dans un grand hôtel de la capitale malienne.

L'Algérien Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe jihadiste Al-Mourabitoune, fidèle à Al-Qaïda, «est sans doute à l'origine» de l'attentat à l'hôtel Radisson Blu à Bamako, a déclaré vendredi le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

«Il est recherché par de nombreux pays depuis longtemps, il est sans doute à l'origine de cet attentat, encore qu'on n'en est pas tout à fait certain», a dit le ministre sur la chaîne de télévision française TF1. Le groupe a revendiqué la prise d'otages, selon un document sonore diffusé en soirée par la chaîne qatarie Al-Jazeera.

Au moins 22 morts

La prise d'otages menée par des hommes armés, jihadistes présumés, à l'hôtel Radisson Blu de Bamako s'est terminée vendredi après neuf heures d'enfer. Elle se solde par une vingtaine de morts, à la suite de l'intervention conjointe des forces maliennes et étrangères, notamment françaises.

«La prise d'otages est terminée. Nous sommes actuellement en train de sécuriser l'hôtel», a déclaré une source militaire sous le couvert de l'anonymat, soulignant que «deux terroristes ont été tués». Des journalistes ont vu des agents de la protection civile en sortir des corps dans des sacs mortuaires orange sur des brancards.

«Dix-huit corps ont été retrouvés», a affirmé une source de sécurité étrangère sous le couvert de l'anonymat. Des sources de sécurité maliennes ont ensuite fait état d'au moins 27 morts parmi les otages.

Dans la matinée, le ministère malien de la Sécurité intérieure avait parlé de «deux ou trois» assaillants. «Ca se passe au 7e étage, des djihadistes sont en train de tirer dans le couloir», avait alors déclaré une source de sécurité.

Les auteurs de l'attaque «n'ont plus actuellement d'otage entre leurs mains et les forces sont en train de les traquer», avait assuré peu avant 17h00 (en Suisse) le ministre de la Sécurité intérieure, le colonel Salif Traoré, après plusieurs heures d'assaut à l'intérieur de l'hôtel.

Forces spéciales

Les forces spéciales françaises venues de Ouagadougou, au Burkina Faso voisin, se trouvaient à l'intérieur de l'hôtel. Elles «participaient aux opérations aux côtés des Maliens», a souligné la source de sécurité étrangère.

Par ailleurs, dans la matinée, la France, qui intervient militairement au Mali depuis janvier 2013, a envoyé une quarantaine de membres du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) au Mali.

Pays amis remerciés

Immédiatement après la fin de l'assaut, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta -qui a écourté son séjour au Tchad où il était pour un sommet des cinq pays du Sahel-, a salué sur son compte Twitter «le professionnalisme des forces de défense et de sécurité du Mali». Il a aussi remercié les pays amis pour leur assistance.

Outre des policiers et militaires maliens, des forces spéciales de la gendarmerie étaient déployées, ainsi que des membres de la Minusma et de la force française Barkhane, avec un appui des forces américaines.

Une semaine après Paris

L'attaque du Radisson Blu, prisé de la clientèle internationale, a débuté autour de 08h00 (en Suisse). Les assaillants sont entrés dans l'enceinte de l'hôtel au même moment qu'une voiture munie d'une plaque diplomatique, selon le ministère.

Cette prise d'assaut est survenue une semaine après les attaques meurtrières revendiquées par le groupe Etat islamique. Celles-ci ont fait 130 morts à Paris et plus de 350 blessés.

Dans la matinée, le groupe hôtelier Rezidor, qui gère le Radisson Blu, à l'ouest du centre-ville, avait parlé de 140 clients et 30 employés dans l'hôtel au moment de l'attaque. Le ministère avait fait ensuite état de 78 personnes libérées.

Des précédents

Cette attaque rappelle la prise d'otages du 7 août dans un hôtel à Sévaré (centre), qui avait fait 13 morts. Le 7 mars, le premier attentat anti-occidental meurtrier à Bamako, visant un bar-restaurant, avait coûté la vie à cinq personnes, dont un Français et un Belge.

Un client africain a témoigné sur la télévision publique malienne s'être enfermé dans sa chambre après avoir entendu des tirs d'armes automatiques dans le couloir.

«Les forces maliennes sont venues nous récupérer. Ils ont frappé à nos portes pour dire que 'c'est la sécurité'. On était un petit groupe, ils nous ont évacués par les escaliers», a-t-il raconté.

Quatorze nationalités

Des étrangers d'au moins 14 nationalités faisaient partie des quelque 140 clients de l'hôtel Radisson Blu, selon le ministère de la Sécurité intérieure et les autorités ou employeurs des pays concernés.

Y étaient présents des ressortissants d'Algérie, d'Allemagne, de Belgique, du Canada, de Chine, de Côte d'Ivoire, d'Espagne, des Etats-Unis, de France, d'Inde, du Maroc, de Russie, du Sénégal et de Turquie.

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ils en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale.

(nxp/afp)

Mort plusieurs fois

La mort de Mokhtar Belmokhtar, surnommé l'«insaisissable» par les forces françaises, a été annoncée plusieurs fois par le passé. On a notamment cru qu'il avait été tué au Mali en 2013.

Après avoir été formé en Afghanistan, où il s'est gravement blessé à l'oeil droit, d'où son surnom du «Borgne», Mokhtar Belmokhtar a participé à la guerre civile en Algérie dans les années 90. Au fil des ans, il est devenu une figure de la contrebande, du trafic d'armes et des insurrections dans la région et notamment au Mali.

Il s'est également fait connaître en fournissant des armes aux groupes islamistes ainsi qu'en tant que trafiquant de cigarettes, ce qui lui a valu le surnom de «M. Marlboro» au sein de la population du Sahara.

(NewsXpress)

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