Hong Kong«Les seins ne sont pas des armes»
Une centaine de personnes ont manifesté dimanche à Hong Kong pour protester contre la condamnation d'une femme accusée d'avoir agressé un policier avec sa poitrine.
Les manifestants se sont rassemblés dans une ambiance légère pour cette «marche de la poitrine» devant le siège de la police dans le district de Wan Chai, certains brandissant un soutien-gorge, d'autres le portant par-dessus leur chemise.
«C'est la première fois de ma vie que je porte un soutien-gorge», affirmait James Hon, un professeur en retraite de 66 ans, «mais nous avons dû nous résoudre à cette méthode bizarre pour dire au monde combien cette histoire est ridicule», a-t-il ajouté.
«Nous devons être vigilants parce qu'un jour la police va peut-être nous accuser de l'attaquer avec notre pénis ou notre derrière», a lancé un manifestant portant un de ces sous-vêtements féminins.
Les manifestants ont scandé «les seins ne sont pas des armes, rendez sa liberté à notre poitrine» ou encore «honte à
la police», avant de remettre une pétition.
Attentat à la pudeur
Le rassemblement était organisé en soutien à Ng Lai-ying, une employée de trente ans, condamnée jeudi à 3 mois et demi de prison pour avoir «agressé un policier» en mars dernier lors d'une manifestation mouvementée contre les hausses de prix provoquées par l'afflux massif à Hong Kong de touristes venus de Chine.
La jeune femme a accusé «d'attentat à la pudeur» un inspecteur de police qui avait posé sa main sur son sein gauche en tentant d'attraper la courroie de son sac, a rapporté le «South China Morning Post».
Mais le juge Michael Chan Pik-kiu a estimé qu'elle avait «utilisé son identité féminine pour inventer l'accusation selon laquelle le policier l'aurait agressée», et affirmé qu'il s'agissait d'une manoeuvre déloyale qui portait atteinte à la réputation du représentant des forces de l'ordre. (afp)