Le «principal amant» du tueur de Nice avait 73 ans

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Attentat de NiceLe «principal amant» du tueur de Nice avait 73 ans

Le tueur de Nice, présenté comme un «soldat de l'Etat islamique», semblait avoir un profil de déséquilibré, violent avec sa femme et sa belle-mère. Son mobile en dit plus sur ses conquêtes...

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Un détenu suspecté de participation à l'attentat de Nice s'est donné la mort en prison. (Mardi 12 juin 2018)
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Un détenu suspecté de participation à l'attentat de Nice s'est donné la mort en prison. (Mardi 12 juin 2018)

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L'auteur de l'attentat de Nice, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, était jusqu'à il y a quelques mois encore un «dragueur», un «frimeur» adepte de la musculation, violent avec sa femme et non religieux avant de se radicaliser très vite. Le basculement de cet homme de 31 ans né le 31 janvier 1985 à M'saken, dans la banlieue de Sousse (est de la Tunisie), est à ce stade de l'enquête difficile à dater précisément.

Dimanche, on apprenait que son épouse avait été victime de violences répétées et de harcèlement de la part de son mari. Son avocat, Me Jean-Yves Garino, qui s'est entretenu avec cette mère de trois enfants, a indiqué qu'elle avait envisagé de se rendre avec toute sa famille au feu d'artifice du 14 Juillet, mais qu'elle avait changé d'avis. «Elle a eu deux jours de garde à vue. Elle était isolée, elle n'a pas perçu ce qui se passait à l'extérieur. Cette dame s'est retrouvée effondrée par l'acte commis par son mari, père de ses trois enfants», a-t-il dit à l'AFP.

«Elle avait subi des coups répétés de son mari, des violences physiques et du harcèlement. Le divorce était en cours. Il avait aussi frappé la mère de ma cliente. Des plaintes avaient été déposées», précise l'avocat. Selon lui, elle n'a pas été témoin de l'éventuelle radicalisation de son mari. «Elle ne vivait plus avec lui, elle le croisait juste quand il venait voir ses enfants dans un jardin public».

Selon les premiers témoignages de voisins, ce Tunisien, présenté par l'EI dans sa revendication comme «un soldat de l'Etat islamique», semblait avoir un profil de déséquilibré, multipliant les «crises» avec sa famille.

Un «dragueur» un peu «lourd»... et bisexuel

L'un des hommes en garde à vue a indiqué que le tueur était «intégré à Nice, il connaissait beaucoup de monde». Dans la petite salle de sport qu'il fréquentait à Nice jusqu'à il y a deux ans environ, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a laissé le souvenir d'un «frimeur», un «dragueur» un peu «lourd», rapporte un témoin. Là, le jeune homme avait même pris des cours de salsa, et «venait faire du sport pour faire le beau (...), dessinait son corps pour plaire».

«Le Parisien» révèle lundi un détail étonnant sur la vie de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Les enquêteurs ont retrouvé dans son téléphone portable le nom de ses conquêtes dont la plupart ont été auditionnées après avoir été identifiées. Le quotidien francilien précise notamment qu'un homme de 73 ans est décrit comme le principal amant du tueur.

Jamais vu à la mosquée

Son père Mohamed Mondher Lahouaiej-Bouhlel, interrogé en Tunisie par l'AFP, avait perdu depuis longtemps le contact avec ce fils parti en France. Mais lui aussi se rappelle un jeune homme qui n'avait «aucun lien avec la religion»: «Il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l'alcool, il se droguait, même.»

«Il n'est pas soumis à Dieu, je ne l'ai jamais vu à la mosquée», affirme un gardien d'immeuble du quartier La Planas, des propos corroborés par plusieurs musulmans pratiquants fréquentant la salle de prière locale.

L'homme de 31 ans a foncé jeudi soir au volant d'un poids lourd sur la foule après le feu d'artifice du 14 Juillet, avant d'être abattu par la police. Le bilan de 84 morts, dont dix enfants et adolescents ainsi que plusieurs étrangers, pourrait s'alourdir. Le pronostic vital de 18 blessés, dont un enfant, est engagé, sur les 85 blessés toujours hospitalisés lundi.

Lien entre le tueur de Nice et les réseaux terroristes pas établi

Les liens entre le tueur de Nice Mohamed Lahouaiej-Bouhlel et «les réseaux terroristes», et notamment l'EI qui a revendiqué l'attaque «pour l'instant ne sont pas établis par l'enquête». Le ministre de l'Intérieur français l'a déclaré lundi. «Le mode opératoire emprunte totalement à ce que sont les messages de Daech» (l'Etat islamique), a toutefois déclaré Bernard Cazeneuve à la radio RTL. «On ne peut pas exclure qu'un individu déséquilibré et très violent (...) ait été à un moment, dans une radicalisation rapide, engagé dans ce crime absolument épouvantable».

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