«Il y avait des corps mutilés sur la chaussée»

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Thaïlande«Il y avait des corps mutilés sur la chaussée»

Au moins 19 personnes ont été tuées lundi en début de soirée dans l'explosion d'une bombe dans le centre de Bangkok. Sur place au moment des faits, un Vaudois raconte l'horreur de la situation.

02.09. Un Turc est accusé de faire partie du «réseau» derrière cette attaque en Thaïlande.
01.09 Un deuxième suspect a été interpellé dans l'enquête sur l'attentat de Bangkok qui avait fait 20 morts le 17 août. Ce «suspect de premier plan» pourrait être le poseur de bombe, a déclaré mardi le Premier ministre thaïlandais.
31.08 Le chef de la police nationale thaïlandaise a annoncé lundi avoir versé une récompense de près de 75'000 euros aux officiers de police ayant permis l'arrestation d'un premier suspect dans l'attentat meurtrier du 17 août à Bangkok, qui a fait 20 morts.
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02.09. Un Turc est accusé de faire partie du «réseau» derrière cette attaque en Thaïlande.

AP

Le bilan officiel établi par la police est pour l'heure de 19 morts et quelque 120 blessés, même si des médias locaux avancent un nombre de victimes plus élevé.

L'engin a explosé à l'intérieur du temple hindouiste d'Erawan, dans un quartier où se concentrent de nombreux hôtels haut de gamme et des centres commerciaux. L'explosion est survenue peu après 18h30 locales (13h30 en Suisse), moment où de nombreux touristes et fidèles se pressent dans ce sanctuaire à ciel ouvert.

Des médias thaïlandais ont rapporté que l'attentat avait fait 27 morts, dont plusieurs ressortissants étrangers. Des touristes chinois et taïwanais se trouveraient au nombre des blessés.

Mais un des chefs de la police nationale, Somyot Poompanmuang, a déclaré à la presse que le bilan était de 16 morts. On compte également 78 blessés. Parmi les victimes figurent un Chinois et un Philippin, a précisé la police dans la soirée.

Alors qu'une moto piégée avait été évoquée, Somyot a précisé que la bombe, composée d'un tuyau bourré d'explosif, avait été déposée à l'intérieur du temple. Cet attentat, a-t-il ajouté, est sans précédent en Thaïlande. Il n'a pas été revendiqué pour l'instant.

Un Vaudois sur place témoigne

«Au moment de l'explosion je conduisais par hasard près des lieux du drame. Il y avait des corps mutilés sur la chaussée. J'ai pensé qu'il s'agissait d'un grave accident de la route, puis il est devenu clair qu'il s'agissait d'un attentat», raconte Victor, un Vaudois contacté par «20 Minuten». A-t-il eu peur? «Non la police et l'armée étaient sur place. On doit attendre de voir comment la situation se développe». Les gens spéculent pour savoir s'il s'agit de nationalistes ou des extrémistes musulmans, raconte le trentenaire originaire de Luins. Il se dit choqué par les images du carnage. «Mais depuis que je suis ici, je me suis endurci. Les Thaïs ont tendance à dégainer leurs appareils photos immédiatement, peu importe l'image que cela produit. Et les journaux montrent tout ce qu'on peut imaginer sans floutage.»

La vidéo de l'explosion:

Cratère de deux mètres

Les alentours du sanctuaire ont été bouclés et la police a repoussé les passants qui s'étaient rassemblés. Les forces de sécurité sont à la recherche d'autres engins explosifs. Un colis suspect a été découvert.

«Il y avait des corps partout, certains déchiquetés», a témoigné Marko Cunningham, un ambulancier néo-zélandais travaillant à Bangkok. Il a ajouté que l'explosion avait creusé un cratère de deux mètres de diamètre au sol et que des passants avaient été blessés alors qu'ils se trouvaient à plusieurs centaines de mètres.

«Les coupables avaient l'intention de détruire notre économie et le tourisme, l'attaque s'est produite au coeur du quartier touristique de Bangkok», a déclaré le ministre de la Défense, Prawit Wongsuwan.

Insurrection islamiste

Le gouvernement va activer une cellule de crise, a rapporté la chaîne de télévision Nation citant le premier ministre, Prayuth Chan-ocha. La Thaïlande est confrontée à une insurrection islamiste qui opère essentiellement dans le sud.

Plus de 6500 personnes, des civils pour la plupart, sont mortes dans ces violences depuis 2004, mais les insurgés frappent rarement hors des provinces du Sud, frontalières de la Malaisie. Le pays, dirigé par l'armée depuis mai 2014, est aussi en proie, depuis une dizaine d'années, à de violentes attaques entre factions politiques rivales.

Plusieurs explosions se sont produites ces derniers temps à Bangkok, en lien avec les violences politiques. En février, dans le même quartier, deux petites bombes artisanales ont explosé devant un centre commercial, ne faisant que des dégâts mineurs. (20 minutes/afp)

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