ConcordiaSchettino donne un cours de gestion de la panique
Le capitaine du paquebot, échoué en 2012 devant l'île du Giglio, a été invité par une université romaine. Il a donné un séminaire sur la gestion de la panique, non sans susciter la polémique.
«Je suis ici en tant qu'expert. J'ai navigué sur toutes les mers de la planète et je sais comment me comporter et comment réagir». L'invité, qui a parlé le 5 juillet dernier aux étudiants de la faculté de médecine de La Sapienza à Rome, n'est pas un professeur quelconque : il s'agit de Francesco Schettino. Pour rappel, l'ancien capitaine du Costa Concordia avait contribué au naufrage du paquebot qui avait fait 32 morts en janvier 2012 au large de l'île italienne du Giglio.
Le «Quotidiano Nazionale», qui a révélé l'affaire mercredi, précise que Schettino a parlé pendant quasi deux heures de la gestion de la panique en prenant comme exemple le naufrage du navire qu'il pilotait. Un drame qui n'a été qu'un terrible accident pour l'ancien commandant. Ce dernier a également précisé lors de son allocution que la panique ne s'est jamais emparée du Concordia lors de l'accident. «Je sais comment on doit se comporter dans ce genre de cas, comment il faut réagir quand il y des équipages composés d'ethnies différentes», a expliqué le Napolitain qui a également fait une comparaison entre la tragédie du Concordia et les attaques du 11 septembre. «Comment se fait-il que pendant l'attentat au World Trade Center il y avait des personnes qui se lançaient par la fenêtre alors que pendant le naufrage du Concordia personne n'a fait ce genre de geste ?».
Interrogé par le «Corriere della Sera», le recteur de l'université Luigi Frati n'a pas spécialement apprécié l'apparition de l'homme de mer. «La participation de Schettino est une initiative autonome et indigne prise par un professeur. On se distancie de ce qui s'est passé.» Même le Ministre de l'instruction, Stefania Giannini, a admis que «la participation de Schettino est un fait déconcertant.»
Poursuivi pour homicides par négligence, imprudence, dommages causés à l'environnement et abandon de navire, la justice italienne n'a toujours pas tranché le cas de Francesco Schettino. Le navire de croisière a lui été remorqué dernièrement jusqu'à Gênes où il sera démantelé.
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