PresseL'élection de Macron s'impose à la Une
Tout reste à faire pour le plus jeune chef de l'Etat français, selon la presse française et étrangère. Revue de presse.
L'élection du centriste pro-européen Emmanuel Macron à la présidentielle française face à son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen, constitue une victoire contre le populisme et un soulagement pour l'Europe, mais tout reste à faire pour le plus jeune chef de l'Etat français, selon la presse française et étrangère.
En France, le quotidien Le Monde voit plusieurs «raisons de relativiser ce succès» : «une grande partie des Français n'a pas voté pour un candidat mais contre l'extrême droite», ainsi que le niveau record d'abstentions et de votes blancs et nul. Emmanuel Macron sera «le président dont la légitimité sortie des urnes sera, probablement, la plus rapidement remise en cause».
Pour le quotidien de gauche Libération, il s'agit d'une «victoire sous pression», car «la forte abstention, malgré la menace FN, est déjà le signe d'une insatisfaction vis-à-vis du nouveau président».
Le quotidien de droite Le Figaro voit «une élection en demi teinte», avec la plus forte abstention depuis 1969 et une dispersion de l'électorat en quatre blocs. Le journal anticipe des législatives difficiles pour le nouveau président «d'ores-et-déjà privé d'un état de grâce».
Vu d'Espagne, «La France a choisi Macron et contient le populisme», écrit le journal El País. «Et la France a dit non. La victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, un pro-Européen et un ex-banquier libéral, a contenu la vague du mécontentement populiste qui a triomphé en novembre à l'élection présidentielle américaine et avant le référendum britannique». «Après le Brexit et Trump, il n'y aura pas Le Pen».
Pour le quotidien allemand conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung, «l'Europe évite le cauchemar. L'impensable a été évité: la France ne va pas être dirigée par une femme d'extrême droite. La victoire nette d'Emmanuel Macron donne de la confiance, mais l'Europe ne doit pas se faire d'illusions pour autant». Le quotidien de gauche Tageszeitung écrit aussi que «la nette victoire d'Emmanuel Macron est un énorme soulagement pour la France.»
«Bonne chance M. Macron, vous allez en avoir besoin», écrit le Britannique The Guardian qui s'inquiète du niveau record de l'extrême-droite; «Tout autre résultat aurait été une catastrophe européenne et pour une fois, heureusement, les sondages avaient raison».
En Russie, le quotidien Vedomosti estime que les Français ont fait le choix du «candidat qui représente les principes essentiels de la Ve République: le gouvernement par une élite qualifiée et l'engagement dans l'intégration européenne».
Des critiques venues de Russie
Le journal en ligne Gazeta.ru souligne que le nouveau président «devra répondre à la demande de changement, ne luttant pas tant contre un programme conservateur que contre les attentes négatives et le risque de déjà vu».
De l'autre côté de l'Atlantique, le New York Times voit dans la victoire d'Emmanuel Macron un «grand soulagement pour l'Europe». Mais il averti que le président élu est confronté à «des défis considérables. Il prend la tête d'une nation profondément divisée, tout comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et d'autres grandes démocraties». Le score de Mme Le Pen au second tour prouve pour le quotidien l'importance «du désespoir de ceux qu'elle appelle les oubliés (en français dans le texte)».
En Australie, pour The Sydney Morning Herald, «La France vote pour l'optimisme». Le journal souligne aussi le «soulagement pour l'Europe». (nxp/afp)