Intenses discussions pour arracher un accord

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Nucléaire en IranIntenses discussions pour arracher un accord

D'intenses discussions ont eu lieu vendredi à Genève afin de progresser sur le dossier nucléaire iranien.

Les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, de la France, de la Grande-Bretagne et de l'Allemagne s'efforcent, avec Catherine Ashton et le ministre iranien, de finaliser la première étape d'un accord. Le chef de la diplomatie russe devrait les rejoindre samedi.

D'intenses tractations diplomatiques se sont poursuivies tard vendredi soir. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé sa venue samedi, ce qui confirme que les négociations se dureront un jour de plus.

Peu après son arrivée dans l'après-midi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé qu'il y avait encore des questions importantes à résoudre entre l'Iran, l'UE et les 5 1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), réunis depuis jeudi à Genève.

«Elles doivent être traitées correctement et en détail», a-t-il dit, laissant augurer des discussions longues et difficiles. Le secrétaire d'Etat américain a prévu de passer la nuit à Genève.

Trois points importants en discussion

«Nous espérons essayer de réduire ces différences, mais personne ne doit ignorer qu'il y a des divergences importantes à combler», a affirmé M. Kerry. Il a ensuite rencontré Catherine Ashton, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, qui préside les négociations.

Selon l'entourage du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, les points en discussions sont au nombre de trois : que faire du stock nucléaire enrichi à 20%, la construction du réacteur à eau lourde d'Arak (deuxième filière à côté de l'enrichissement d'uranium pouvant conduire à une bombe nucléaire), et «la question de la perspective d'enrichissement à plus long terme».

Occidentaux et Iraniens discutent d'un gel du programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions internationales frappant l'Iran. Ces mesures seraient provisoires pour une période de six mois, le temps de négocier un accord définitif.

Critiques virulentes d'Israël

John Kerry venait de Tel Aviv où il s'est entretenu pendant deux heures vendredi matin avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, furieux devant la perspective d'un accord avec l'Iran.

«Israël n'est pas tenu par cet accord et fera tout le nécessaire pour se défendre et défendre la sécurité de son peuple», a plaidé M. Netanyahu lors d'un tête-à-tête très tendu avec M. Kerry à l'aéroport Ben Gourion de Tel Aviv.

M. Netanyahu a réaffirmé que son pays rejetait «complètement» le compromis discuté à Genève, y voyant «l'affaire du siècle pour l'Iran». Barack Obama l'a appelé vendredi pour «discuter de l'Iran et de nos efforts en cours pour parvenir à une résolution pacifique» dans le dossier nucléaire, a précisé la présidence américaine.

«Occasion unique à saisir»

Toutefois, preuve de la possibilité d'une percée après l'élection du président iranien modéré Hassan Rohani en juin, le premier ministre britannique David Cameron a estimé que les discussions en cours «offrent l'occasion de réels progrès».

Pour sa part, le ministre iranien a affirmé dans un entretien accordé à la RTS que les négociations de Genève sont «une occasion unique à saisir» que l'on regrettera si la fenêtre se referme.

Mohammad Javad Zarif a souligné que «dix ans de sanctions n'ont produit aucun résultat», en faisant remarquer qu'avant les sanctions, l'Iran possédait 160 centrifugeuses et qu'il en détient actuellement 19'000.

Téhéran reconnaissant envers la Suisse

Le représentant de Téhéran a dénoncé les menaces d'Israël, qui, selon lui, n'a aucune crédibilité, ni dans les faits, ni en droit pour rejeter un accord. C'est le seul détenteur de l'arme nucléaire dans la région, a fait valoir M. Zarif.

Le ministre iranien a affirmé par ailleurs «être très reconnaissant envers la Suisse, qui a fait tout pour faciliter ces négociations». Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano va se rendre lundi à Téhéran avec l'intention de «renforcer le dialogue et la coopération avec l'Iran», ont indiqué vendredi ses services. (ats)

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