Ado acquittée du meurtre de son mari de 35 ans

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NigeriaAdo acquittée du meurtre de son mari de 35 ans

L'adolescente de 15 ans, accusée d'avoir empoisonné son mari de 20 ans son aîné et qui risquait la peine de mort, a été acquittée mardi par un tribunal nigérian

Wasila Tasi'u était jugée pour homicide volontaire, accusée d'avoir volontairement mélangé de la mort aux rats dans un repas destiné à son mari, Umar Sani.

Mais la jeune fille, âgée de 14 ans seulement au moment des faits, n'a pas été immédiatement relâchée et va devoir passer une nuit supplémentaire en prison en raison d'un retard pris dans le traitement de son dossier de libération.

L'adolescente était jugée pour homicide volontaire et risquait la peine capitale si elle avait été reconnue coupable d'avoir volontairement empoisonné le repas de son époux, Umar Sani.

Monsieur Sani et quatre autres personnes étaient mortes en quelques heures, en avril 2014.

Soulever le débat

Des défenseurs des droits de l'Homme qui ont salué l'acquittement de l'adolescente, ont soulevé à cette occasion la question du mariage des enfants, très répandu dans le Nord du Nigeria, majoritairement musulman.

Ils ont déclaré que Wasila devrait être considérée comme une victime, mais les familles ont nié qu'il s'agissait d'un mariage forcé, rappelant que dans cette région du Nigeria, les filles se marient fréquemment à l'âge de 14 ans.

Son avocate, Hussaina Aliyu avait plaidé l'acquittement le 16 mars arguant du fait que l'accusation avait échoué à établir un lien entre la cause de la mort de M. Sani et la tentative de meurtre de celui-ci par la jeune fille.

«Non-lieu»

L'accusation qui avait requis la peine de mort contre Wasila avait abandonné les poursuites le 20 mai. Mais cet abandon des poursuites de façon formelle et la relaxe de Wasila, étaient suspendus à une déclaration du procureur général de Kano.

Le juge Mohammed Yahaya, de la Haute Cour de Gezawa, en périphérie de Kano, a accusé réception du fait que l'Etat était disposé à renoncer aux poursuites.

«Je n'ai aucun autre choix que de prononcer, conformément à la loi, et par la présente déclaration, une ordonnance de non-lieu», a-t-il annoncé devant la Cour. «En conséquence, vous ici présente, la prévenue Wasila Tasi'u, êtes ici libérée».

Wasila, qui s'était présentée devant le Cour vêtue du voile intégral ou niqab, a fixé le sol pendant l'énoncé de la décision de justice, demeurant silencieuse avant d'être conduite dans un lieu de détention pour mineurs. (afp)

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