FranceAttentat déjoué: François Fillon était visé
Deux hommes soupçonnés de préparer un attentat ont été arrêtés mardi à Marseille. L'entourage de Fillon a été prévenu de «risques avérés» sur le candidat.
Deux hommes de 23 et 29 ans ont été arrêtés mardi matin à Marseille par les services antiterroristes. Ils avaient l'intention de commettre un attentat «dans les tout prochains jours», a déclaré le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl, lors d'un point presse. Les investigations, «grâce aux perquisitions toujours en cours, ont apporté des éléments permettant de matérialiser ce projet d'attentat terroriste», a-t-il ajouté. Des proches de l'enquête ont affirmé que des armes à feu et du matériel servant à la fabrication d'explosifs ont été retrouvés. «Des opérations de sécurisation et de déminage sont en cours» dans le IIIe arrondissement de Marseille où les deux hommes ont été arrêtés «entre 10 et 11 heures», a également précisé Fekl.
Selon des sources concordantes, François Fillon était visé par le projet d'attentat. Ses officiers de sécurité ont été avertis vendredi de «risques avérés» sur le candidat de la droite à l'élection présidentielle, ont indiqué ces sources. Le ministère de l'Intérieur «avait renforcé la sécurité à Montpellier», où le candidat tenait meeting vendredi, a-t-on précisé de même source, évoquant la présence désormais de «tireurs d'élite» et de membres du Raid lors de ses réunions publiques. Toujours selon ces sources, des craintes entouraient le meeting de M. Fillon à Nice lundi.
Des photos des deux suspects avaient été distribuées jeudi aux services de sécurité des candidats, ont déclaré à l'AFP Marine Le Pen et l'entourage d'Emmanuel Macron. «Les photos ont été communiquées à mon service de sécurité dès jeudi», a indiqué la candidate du Front national. L'entourage du candidat d'En Marche!, également contacté par l'AFP, a confirmé que l'équipe de M. Macron avait reçu les mêmes photos ce jour-là.
Deux enquêtes, un même projet
«Connus pour leur radicalisation», les deux suspects ont déjà été incarcérés pour des faits sans caractère terroriste, a ajouté une source proche de l'enquête. Une première enquête préliminaire avait été ouverte le 5 avril contre le plus âgé des suspects, né en juillet 1987 à Croix (Nord) après la remontée d'indices attestant la préparation d'une action violente imminente, selon cette même source. Le 10 avril, une deuxième enquête similaire avait été ouverte contre le plus jeune, né en juillet 1993 à Ermont (Val-d'Oise).
«Au fur et à mesure, il s'est avéré que les deux enquêtes se rapportaient au même projet», a indiqué la source proche de l'enquête. Ces interpellations interviennent à cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle, sur fond de menace terroriste très élevée en France. Plus de 50'000 policiers et gendarmes, appuyés par les militaires de l'opération Sentinelle, seront mobilisés pour assurer la sécurité de l'élection, notamment dans les 67'000 lieux de vote. (20 minutes/afp)