La droite dure jubileAu tour des Autrichiens de vouloir interdire les minarets
Plusieurs partis européens de droite ou d'extrême-droite ont salué dimanche l'acceptation en Suisse de l'initiative contre les minarets.
Ils y voient une victoire contre «l'islamisme radical» et contre les «élites» qui éludent le problème, ainsi qu'un exemple pour leurs propres pays.
L'extrême-droite autrichienne est satisfaite. Le chef du Parti de la liberté (FPÖ), Heinz-Christian Strache, a salué «un signal clair contre l'islamisme radical».
Un avis partagé par le BZÖ, le parti de feu Jörg Haider. Le vote des Suisses «confirme» une décision similaire prise il y a deux ans par la Carinthie, s'est félicité le gouverneur de ce Land alpestre, Gerhard Dörfler (BZÖ). La liberté de religion ne doit pas permettre «que des édifices non chrétiens (...) soient bâtis», a-t-il dit.
Le secrétaire général du BZÖ, Martin Strulz, veut désormais que la loi sur l'aménagement du territoire soit adaptée pour interdire la construction de minarets dans toute l'Autriche. A ses yeux, l'acceptation de l'initiative helvétique montre «très clairement» que la population ne veut pas des minarets.
De nombreuses réactions positives sont également provenues d'Italie. «Même la patiente Suisse s'est fatiguée de l'expansion de l'immigration et de l'islam», a dit Maurizio Gasparri, président du groupe du Peuple de la Liberté (PDL, le parti de Silvio Berlusconi) au Sénat italien.
«En Italie aussi, nous devons continuer la politique de rigueur. Nous en avons pleinement le droit», a ajouté M. Gasparri, issu du parti post-fasciste Alliance nationale.
La croix comme étendard
Même son de cloche chez le ministre italien de la simplification administrative, Roberto Calderoli, membre du parti populiste et xénophobe de la Ligue du Nord. «De la Suisse nous parvient un signal clair: oui aux clochers, non aux minarets», a-t-il déclaré à l'agence ANSA.
Selon lui, ce choix montre «d'une part le respect de la liberté religieuse et d'autre part la nécessité aux aspects politiques et à la propagande liés à l'islam». «C'est une chose à laquelle nous devrions réfléchir nous aussi», a ajouté M. Calderoli, qui s'était signalé lors de la crise des caricatures de Mahomet en arborant des T-shirts reproduisant un de ces dessins.
Son collègue de parti Roberto Castelli, sénateur et vice-ministre des infrastructures, va plus loin, en demandant que la croix soit désormais ajoutée sur le drapeau italien.
L'UMP s'interroge
En France, le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand s'est interrogé sur la nécessité de construire des minarets pour pratiquer l'islam.
«Je préfère qu'on ait des lieux de culte officiels, reconnus, pour qu'on ait un islam de France plutôt que d'avoir la pratique de religion dans des endroits qui seraient clandestins», a-t-il dit lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. «Est-ce qu'on a forcément besoin de minarets pour le faire? Ça, je n'en suis pas certain», a-t- il ajouté.
«Elites» critiquées
Marine Le Pen, vice-présidente du Front national, a elle salué la «très franche majorité» obtenue par l'initiative et s'en est pris à la classe politique, à quatre mois des élections régionales en France.
Elle a appelé les «élites» à «cesser de nier les aspirations et les craintes des peuples européens qui, sans s'opposer à la liberté religieuse, rejettent les signes ostentatoires que veulent imposer des groupes politico-religieux musulmans, souvent à la limite de la provocation».
Cette votation «montre encore une fois que les gouvernements ne veulent pas voir ce que ressentent les gens», renchérit le député d'extrême-droite néerlandais Geert Wilders. Heureux de cette «excellente nouvelle», il a annoncé à la Radio suisse italienne (RSI) qu'il demanderait la semaine prochaine au gouvernement des Pays-Bas d'organiser un référendum similaire.
La cheffe du parti du peuple danois, Pia Kjaersgaard, veut elle aussi déposer au parlement une initiative en faveur d'un référendum contre la construction de minarets.
(ats)