Benoît XVI quitte l'île après trois jours

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ChypreBenoît XVI quitte l'île après trois jours

Le pape Benoît XVI a quitté Chypre dimanche après sa première visite en terre orthodoxe au cours de laquelle il a notamment mis sur les rails le synode sur le Moyen-Orient.

Le pape s'est envolé après trois jours de visite.

Le pape s'est envolé après trois jours de visite.

Au dernier jour de son voyage de trois jours dans l'île méditerranéenne à majorité orthodoxe, le pape a renouvelé son appel pour la paix au Proche-Orient réclamant un effort international «urgent» pour éviter «de plus grandes tragédies».

Il a remis aux 12 membres du Conseil pré-synodal un document de travail pour le synode sur le Moyen-Orient prévu du 10 au 24 octobre au Vatican, qui tentera de remédier à la délicate situation des chrétiens dans cette région conflictuelle.

Benoît XVI a aussi appelé à un règlement de la question de Chypre, divisée depuis 1974 entre la République turque de Chypre-nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara), majoritairement musulmane, et la République de Chypre, au sud, majoritairement orthodoxe.

«Il est sûr que la vérité et la réconciliation, liées au respect, sont les fondations les plus solides pour le futur unifié et pacifié de cette île et pour la stabilité et la prospérité de son peuple tout entier», a-t-il dit lors de la cérémonie de départ à l'aéroport devant le président chypriote Demetris Christofias.

Le pape était arrivé vendredi dans l'île évangélisée par les apôtres Paul et Barnabé. (afp)

Mufti en retard

Le chef de la communauté musulmane du nord occupé de Chypre, Yusuf Suicmez, a raté dimanche une rencontre avec le pape Benoît XVI étant arrivé en retard au rendez-vous, a annoncé le Vatican. La rencontre était prévue «pour 16h00 (14h00 suisses) à Nicosie, mais le mufti est arrivé en retard et la cérémonie à l'église maronite avait déjà commencé», a dit le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, aux journalistes.

Selon la police chypriote, le mufti Suicmez, la plus haute autorité religieuse de Chypre-Nord, est arrivé à 16h00 en voiture au point de passage du Ledra Palace à Nicosie, réservé aux piétons et au véhicules diplomatiques.

Il a été bloqué pendant 15 minutes, le temps pour la police d'obtenir une autorisation du ministère des Affaires étrangères pour le laisser passer en voiture.

«S'il avait réglé cette question au préalable, il serait passé directement» et sans retard, a expliqué à l'AFP un porte-parole de la police.

Durant son séjour de trois jours à Chypre, son premier en terre orthodoxe, le pape n'a pas visité la République turque de Chypre-nord (RTCN, uniquement reconnue par Ankara), à majorité musulmane, proclamée après une intervention militaire turque en 1974.

Mais le mufti Suicmez a dit qu'il était prêt à le rencontrer en zone neutre.

Dans une interview l'année dernière, le mufti âgé de 42 ans avait raconté être arrivé à Chypre en 1975, quand sa famille avait déménagé de Turquie.

Samedi, le pape a brièvement rencontré à Nicosie une personnalité musulmane chypriote-turque, le cheikh Nazim Haqqani, âgé de 88 ans. Résidant en RTCN, il a attendu, assis sur une chaise, le pape sur son parcours pour l'église franciscaine de la Sainte-Croix, dans la zone tampon contrôlée par l'ONU. Le pape, 83 ans, a arrêté la procession pour le saluer.

«Excusez-moi mais je suis vieux», a dit le religieux. «Je suis vieux moi aussi», lui a répondu le pape.

Le cheikh a offert au pape un bâton gravé, une tablette avec des paroles de paix en arabe et un rosaire musulman et lui a demandé de lui donner l'accolade, ce à quoi le pape a accédé.

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