Boko Haram: un million d'enfants privés d'école

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NigeriaBoko Haram: un million d'enfants privés d'école

L'UNICEF dénonce une déscolarisation massive face à insurrection menée par le groupe islamiste.

Des enfants commémorent les 500 jours de l'enlèvement des 200 écolières à Chibok par Boko Haram, le 27 août 2015.

Des enfants commémorent les 500 jours de l'enlèvement des 200 écolières à Chibok par Boko Haram, le 27 août 2015.

AFP/

La violence qui sévit dans le nord-est du Nigeria et dans les pays voisins visés par la secte islamiste Boko Haram prive d'école un peu plus d'un million d'enfants, d'après l'Unicef. Ils sont laissés en proie aux abus, aux enlèvements et aux recruteurs des groupes armés.

Plus de 2000 écoles nigérianes, camerounaises, tchadiennes et nigériennes restent portes closes en raison du conflit. Des centaines ont été pillées, endommagées ou détruites, poursuit le communiqué du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).

Si des centaines ont rouvert ces derniers mois au Nigeria, l'insécurité et la peur de la violence dissuadent de nombreux enseignants de reprendre les cours et les parents d'y envoyer leurs enfants. Autre problème, nombre de ces établissements sont surpeuplés et sous-équipés.

«Le conflit a été un énorme choc pour l'éducation dans la région, et la violence a maintenu beaucoup d'enfants hors des salles de classe depuis plus d'un an, augmentant leur risque d'abandonner complètement l'école», déclare Manuel Fontaine, le directeur régional de l'Unicef pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre.

«Les écoles ont été les cibles d'attaques, et les enfants ont peur d'y retourner. Plus ils restent déscolarisés, plus ils ont de risques d'être victimes d'abus et d'être recrutés par des groupes armés», ajoute-t-il.

Génération perdue

Plus de 400 écoles ont rouvert depuis octobre dans l'Etat nigérian de Borno, foyer de l'insurrection islamiste qui sévit depuis six ans dans la région, dix-huit mois après la fermeture des établissements scolaires dans la foulée d'une attaque dans l'Etat voisin de Yobé qui avait tué 59 étudiants.

Dans le nord du Cameroun, lui aussi visé par la violence de Boko Haram, seule une école sur les 135 fermées en 2014 a rouvert cette année, dit l'Unicef.

Le président du Nigeria Muhammadu Buhari a donné à l'armée jusqu'à la fin de l'année pour mettre fin aux violences du groupe islamiste. Mais même en cas de victoire, les spécialistes soulignent que le gouvernement devra composer avec les troubles sociaux découlant de la déscolarisation d'une génération d'enfants.

La rébellion de Boko Haram et sa répression féroce par les forces de sécurité ont fait 17'000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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