Attentat de LondresDegré d'alerte maintenu au niveau maximal
Une perquisition en cours, une arrestation: le coordinateur des services antiterroristes britanniques s'est dit samedi «ravi des progrès enregistrés» dans le cadre de l'enquête sur l'attaque de vendredi à Londres.
Samedi après-midi, une perquisition était en cours dans le logement d'un immeuble du comté du Surrey (sud de l'Angleterre). L'édifice ainsi que les habitants des bâtiments alentour ont été évacués, a précisé la police, qui parle d'une mesure de précaution. La zone est bouclée dans un rayon de 100 mètres, indique encore la police, aidée par des policiers venus du Surrey.
Cette opération intervient après l'interpellation vers 07h50 samedi matin (heure suisse) d'un homme de 18 ans dans la zone portuaire de Douvres, une arrestation qualifiée d'«importante» par la police.
Attaque peut-être imminente
«Si nous sommes ravis des progrès enregistrés, l'enquête n'en continue pas moins et le degré d'alerte à la sécurité est maintenu au niveau critique», a précisé Neil Basu, coordinateur des services antiterroristes britanniques.
Le degré d'alerte à la sécurité a été relevé de «grave» à «critique», le niveau maximal, ce qui signifie qu'un nouvel attentat est peut-être imminent, a annoncé peu avant la Première ministre britannique lors d'une déclaration télévisée.
Déploiement exceptionnel
Theresa May a aussi annoncé que le gouvernement a pris la décision, rare, de déployer des militaires sur les sites jugés stratégiques. «Durant cette période, des militaires vont remplacer des agents de police de faction dans certains sites protégés», a-t-elle expliqué.
Suite à l'explosion survenue dans le métro ce matin, les policiers cherchent des indices près de l'arrêt de Parsons Green.
«La population va voir davantage de policiers armés dans le réseau des transports et dans nos rues (...), ce sera une mesure proportionnée qui rassurera un peu plus et permettra d'assurer une meilleure protection, le temps que l'enquête fasse son chemin», a-t-elle ajouté.
Trente blessés à l'heure de pointe
Vendredi matin à l'heure de pointe, 30 personnes ont été blessées par une bombe qui a, apparemment, fait long feu, dans un train de banlieue à la station Parsons Green de Londres, dans le sud-ouest de la capitale, à l'heure de pointe.
Les blessés ont souffert de brûlures, ainsi que de contusions dues à la bousculade, mais aucun n'est dans un état grave, selon les services de santé.
L'incident du métro londonien est considéré comme un acte «terroriste». Vingt-deux personnes ont été hospitalisées.
Qualifiée de «terroriste» par la police, l'attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique via le canal de son organe de propagande, Amaq.
Une cible privilégiée
Le Royaume-Uni avait, avant l'attentat de vendredi, déjà connu depuis le début de l'année quatre attaques traitées par la police comme des actes terroristes. Elles ont fait 36 morts au total, sans compter les assaillants.
En mars à Londres, un homme a foncé sur des piétons sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes avant de poignarder à mort un policier en faction devant le Parlement. En mai, un attentat-suicide à la bombe à l'issue d'un concert pop à Manchester a fait 22 morts.
Les djihadistes en cause
En juin, trois islamistes ont foncé sur des piétons sur le London Bridge avant de poignarder au hasard des clients de bars ou restaurants, faisant huit morts. En juin également, un homme au volant d'une camionnette a foncé sur des fidèles musulmans, tuant une personne.
L'Etat islamique a revendiqué trois de ces attentats dont celui de Manchester.
En juillet 2005, 52 personnes avaient péri dans des attentats-suicide commis par des djihadistes dans trois rames du métro de Londres et un autobus. (afp)