Appel à protéger les Iraniens d'Achraf

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Des personnalités appellent Genève et la Suisse à intervenir pour les Iraniens du camp d'Achraf, en Irak.

Des parlementaires, des juristes ainsi que des personnalités politiques internationales ont appelé mercredi l'ONU à prendre des mesures urgentes pour protéger les Iraniens du camp d'Achraf en Irak. Plusieurs conseillers nationaux ont appelé Berne à intervenir pour ces 3500 personnes.

Dans une conférence organisée à Genève, Maryam Radjavi, présidente du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), dont les Moudjahidine du peuple, farouches opposants au régime iranien, sont la principale composante, a elle exhorté les instances onusiennes dont le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) à «empêcher une nouvelle catastrophe».

Le camp d'Achraf, à 80 km au nord de Bagdad, abrite environ 3500 Moudjahidine du peuple. Le 8 avril dernier, une attaque de l'armée irakienne dans le camp y a fait 34 tués et des dizaines de blessés.

Mme Radjavi a notamment à nouveau demandé la présence d'un observateur de l'ONU à Achraf et la réaffirmation du statut collectif de réfugié politique de ses résidents par le HCR pour qu'ils puissent bénéficier du droit à une protection internationale.

Critique

Howard Dean (ancien président du parti démocrate américain et ancien candidat aux primaires dans la course à la Maison Blanche) a estimé que les résidents d'Achraf se trouvaient «en grand danger».

Affirmant que les Moudjahidine du peuple avaient «renoncé à la violence», il a indiqué qu'il n'existait aucune «base légale» pour les maintenir sur la liste des organisations terroristes du Département d'Etat.

Des parlementaires européens ainsi que des experts en droit humanitaire et international se sont de leur côté déclarés en faveur d'un plan du Parlement européen pour le transfert des réfugiés vers des pays tiers. Mme Radjavi a aussi souhaité que les Etats-Unis et l'UE soutiennent un transfert des résidents d'Achraf vers des pays tiers.

L'ancien représentant au Congrès américain Patrick Kennedy a estimé que la situation à Achraf «était une question de vie ou de mort».

Souhait lancé

L'ancienne candidate aux élections colombiennes et ex-otage Ingrid Betancourt a appelé à faire en sorte «que la situation du camp Achraf soit connue» pour éviter «un crime annoncé».

«Nous ne pouvons pas dormir en paix tant que nos 3500 frères et soeurs d'Achraf risquent d'être massacrés», a-t-elle déclaré.

Dans un communiqué, le Comité Suisse pour la Défense d'Achraf (CSDA), composé des conseiller nationaux Jean-Charles Rielle (PS/ GE), Eric Voruz (PS/VD) et Luc Barthassat (PDC/GE), d'avocats et de personnalités, a appelé la Suisse à «intervenir activement pour la protection et le respect des droits des résidents». Il a aussi exhorté le HCR et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme à protéger ces Iraniens.

Le co-président du comité, Niels de Dardel, a ouvert mrecredi la conférence présidée par Christiane Perregaux, co-présidente de l'Assemblée constituante genevoise. Et les membres du CSDA ont rencontré Mme Radjavi dimanche et lundi.

(ats/afp)

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