Grand scandale de corruption bientôt au ciné

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BrésilGrand scandale de corruption bientôt au ciné

Le vaste scandale de corruption Petrobras qui secoue le Brésil deviendra en 2017 un film et une série télévisée.

La Cour suprême du Brésil s'est prononcée en faveur de la libération de José Dirceu, ex-chef de cabinet de Lula, condamné pour corruption dans le méga-scandale Petrobras. (Mardi 2 mai 2017)
Réforme des retraites, crise économique, éducation, scandale de la viande avariée: les raisons de protester ne manquent pas au Brésil. Le mouvement Vem Pra Rua a appeler dimanche à manifester contre la corruption, à travers tout le pays. (Image d'illustration - 15 mars 2017)
A la mi-mars, une enquête policière de deux ans a révélé que des douzaines de collaborateurs des autorités sanitaires ont été corrompus pour certifier que la viande avariée était propre à la consommation. Malgré 30 arrestations et la fermetures de plusieurs usines, le scandale ne fait que s'empiler aux récentes révélation de corruption dans l'affaire Petrobras. (Image - 21 mars 2017)
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La Cour suprême du Brésil s'est prononcée en faveur de la libération de José Dirceu, ex-chef de cabinet de Lula, condamné pour corruption dans le méga-scandale Petrobras. (Mardi 2 mai 2017)

Keystone

Pouvoir, argent, trahison, enquêteurs intrépides: quoi de mieux pour un scénariste? Le vaste scandale de corruption Petrobras qui secoue le Brésil deviendra en 2017 un film et une série télévisée. Deux réalisateurs ont décidé de faire un «thriller».

Depuis deux ans, les Brésiliens suivent avec fascination et dégoût l'enquête «Lava jato» (Lavage rapide) qui vise l'ex-président Lula, nombres de personnalités politiques et de riches chefs d'entreprises. Tous sont accusés d'avoir détourné des millions de dollars à travers des contrats truqués de la compagnie publique pétrolière Petrobras.

«Notre objectif est de faire un film commercial», déclare le réalisateur Marcelo Antunez. Il espère lancer en mai son film intitulé provisoirement «Police fédérale - la loi est la même pour tous».

Début du tournage

L'affaire est dans la tête de tous les Brésiliens, habitués à voir chaque nouvel épisode à la une de l'actualité. Mais «c'est une histoire très complexe, non seulement parce qu'elle change chaque jour, mais parce que tout a commencé par une petite enquête», explique le cinéaste dans ses bureaux de production à Rio.

Il a donc voulu commencer par le début: quand la police a découvert un réseau de change d'argent au noir dans une station-service de Brasilia. Un réseau qui s'est révélé être la pointe de l'iceberg d'un gigantesque réseau de corruption. Les tournages ont démarré en novembre à Curitiba (sud), où se concentre l'enquête.

Une série, encore sans titre et produite par Netflix, sera, elle, lancée sous la direction du célèbre réalisateur brésilien José Padilha. Il est déjà à l'oeuvre sur cette plateforme dans la série à succès «Narcos» sur la vie du légendaire baron de la drogue colombien Pablo Escobar. Il a aussi réalisé le film «Troupe d'élite» (2007) et un remake de «Robocop» (2014).

Terrain miné

L'opération «Lavage rapide» est une bonne histoire à raconter, mais elle est aussi un terrain miné politiquement. Certains Brésiliens accusent en effet les enquêteurs, dirigés par l'implacable juge Sergio Moro, de s'acharner surtout contre des personnalités de gauche.

Ainsi, l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) a fait l'objet de plusieurs accusations de corruption. Elles auraient, selon ses partisans, un but politique: l'éliminer de la campagne présidentielle de 2018.

Le blog de gauche O Cafezinho suggère que le film d'Antunez sera un outil de propagande du travail de la police. Il s'interroge sur son important budget de 13,5 millions de réais (environ 4 millions de francs), comparé aux budgets habituels de 1,5 million de dollars. Il souligne l'accès sans précédent de la production du film à l'opération à Curitiba.

«Quelqu'un qui veut faire un film critique sur 'Lava jato' peut-il faire aussi un accord de coopération avec la police?», demande O Cafezinho. Antunez reconnaît qu'il aura accès aux bureaux de la police à Curitiba, mais assure qu'il ne pourra filmer qu'à l'extérieur des bâtiments. Il comptera aussi sur l'aide de policiers dans les scènes avec des agents armés et des hélicoptères.

Où finir?

Le plus grand défi, selon lui, est de savoir où finir l'histoire. Il choisira probablement le moment de grande tension quand Lula a été arrêté quelques heures pour être interrogé. Mais dans la vraie vie, le scandale ne touche pas encore à sa fin.

«L'intention des producteurs est de faire une suite», explique Antunez. Le réalisateur espère que son film maintiendra la pression publique face à la volonté des députés, dont beaucoup sont cités dans «Lava Jato», de clore l'enquête. «Je ne suis pas inquiet comme réalisateur mais comme citoyen. L'enquête doit continuer», argue-t-il. (nxp/ats)

(NewsXpress)

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