AllemagneGül: «les Turcs doivent mieux s'intégrer»
Le président turc Abdullah Gül a encouragé dans une interview samedi ses compatriotes vivant en Allemagne à s'intégrer.
«Quand on ne parle pas la langue du pays où l'on vit, cela ne sert personne: ni l'intéressé, ni le pays, ni la société», a dit M. Gül au quotidien «Süddeutsche Zeitung». «C'est pourquoi, je le dis à chaque occasion, ils doivent apprendre l'allemand, et le parler couramment et sans accent. Cela doit commencer au jardin d'enfants».
«Si (le joueur de football allemand d'origine turque) Mesut Özil m'avait demandé pour qui jouer (entre l'Allemagne et la Turquie), je l'aurais encouragé à jouer pour l'Allemagne», a assuré le président turc, pour qui Mesut Özil est «un exemple très réussi d'intégration».
Suggestion lancée
Mesut Özil a marqué le 8 octobre l'un des 3 buts allemands contre la Turquie (3-0) devant 40 000 supporteurs turcs à Berlin, en match de qualifications du groupe A pour l'Euro-2012.
Environ 2,5 millions de Turcs vivent en Allemagne. Le débat fait rage sur leur difficulté d'intégration depuis la publication cet été d'un pamphlet anti-musulman d'un responsable de la Banque centrale (Bundesbank), Thilo Sarrazin, qui a depuis démissionné. Le livre est un succès de librairie.
M. Gül a qualifié l'hostilité contre les musulmans, attestée par des sondages, de «maladie qui revient régulièrement, indépendamment de l'éducation ou du bien-être d'une société».
Visite par Wulff attendue
Selon lui, les propos du président allemand Christian Wulff affirmant que l'islam fait partie de l'Allemagne - dans son discours à l'occasion des 20 ans de la Réunification, le 3 octobre -, à l'origine d'une vaste polémique, ont été «mal compris en Allemagne».
«Christian Wulff a juste constaté que des citoyens allemands sont musulmans, tout comme il y a des Turcs musulmans en Allemagne», selon M. Gül.
Christian Wulff effectue à partir de lundi une visite de cinq jours en Turquie, la première d'un président allemand dans ce pays depuis dix ans. Il doit notamment participer vendredi à la pose de la première pierre à Istanbul d'une université germano-turque, où sont prévus des cours en allemand, en anglais et en turc. (ats)