AntarctiqueL'ADN de Hitler caché sous le lac Vostok?
Le mystérieux lac Vostok pourrait abriter de nouvelles formes de vie, ainsi que les archives et les restes du Führer, cachés dans un bunker secret.

L'équipe russe a réussi à atteindre le lac souterrain après vingt ans de forage.
L'étude d'échantillons provenant du mystérieux lac Vostok, atteint par des chercheurs russes sous près de quatre kilomètres de glace dans l'Antarctique, pourrait générer des révélations sur l'évolution de la Terre et même de nouvelles formes de vie, estimaient jeudi des scientifiques.
«Il est possible, même si c'est peu probable, que des micro-organismes jusqu'ici inconnus de l'homme soient découverts» dans ce lac situé dans l'un des endroits les plus inaccessibles de la Terre, a déclaré à l'AFP Guerman Leïtchenkov, de l'Institut russe de recherche scientifique. Vladimir Syvorotkine, de la prestigieuse Université d'Etat de Moscou, est plus affirmatif encore, et pense que «les biologistes vont y découvrir des bactéries inconnues» à ce jour.
Fond du lac exploré en 2013-2014
Après deux décennies de forage, une équipe russe a réussi à atteindre dimanche ce lac isolé de la surface depuis des centaines de milliers d'années, à 3769 mètres de profondeur.
Les scientifiques russes envisagent d'atteindre le fond du lac Vostok au cours des années 2013-2014, a indiqué Sergueï Boulat, spécialiste de l'Institut de physique nucléaire de Saint-Pétersbourg, observant que la profondeur de l'eau en dessous du trou de forage était estimée à 600-700 mètres.
L'eau du lac Vostok, grand comme le lac Ontario, est restée liquide grâce au réchauffement géothermique et à l'isolation par la couverture de la glace. «Si on découvre une vie microbienne dans ces eaux à forte concentration d'oxygène, ce sera la plus grande découverte, dans la mesure où une telle forme de vie est jusqu'ici inconnue sur Terre», selon M. Boulat.
Premiers échantillons prélevés en décembre
Le directeur de l'expédition russe, Valeri Loukine, a indiqué mercredi que les premiers échantillons seraient prélevés en décembre, lors du prochain été dans l'Antarctique. «Dans les couches de sédiments, il y a des informations sur les changements de la nature et du climat depuis 15-20 millions d'années dans le centre de l'Antarctique», estime M. Leïtchenkov.
Découverte unique
La découverte de telles informations, si elle se confirme, serait «unique», dans la mesure où «nous disposons pour le moment de très peu de données sur cette partie de l'Antarctique», continent recouvert en quasi-totalité de glace, a-t-il ajouté. Mais «il faudra mettre au point une technologie de forage fiable du point de vue de la sécurité, afin d'éviter toute pollution», a estimé M. Leïtchenkov.
Les archives secrètes de Hitler
Mais l'exploration du lac Vostok pourrait déboucher sur d'autres révélations, comme la découverte des archives secrètes d'Adolf Hitler ou même de son ADN. En effet, selon l'agence de presse russe RIA Novosti, citée par «Daily Mail», les Nazis auraient construit une base près du lac à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale.
Citant des archives des forces navales allemandes, «Daily Mail» indique qu'un sous-marin avait accosté au Pôle Sud, plusieurs mois après la capitulation de l'Armée allemande. Son équipage aurait construit un sous-sol de glace dans lequel seraient stockées plusieurs archives nazies, dont des documents secrets d'Adolf Hitler. Les restes du Führer et de sa compagne Eva Braun auraient même été transportés en Antarctique dans l'espoir d'un clonage à partir de leur ADN.
Forages dénoncés par des scientifiques
Des voix se sont déjà élevées pour dénoncer les forages effectués par les Russes par une température moyenne de -50°C, des scientifiques français et britanniques s'inquiétant des risques de pollution.
Le professeur Martin Siegert, directeur de l'Ecole de géosciences de l'Université d'Edimbourg, a ainsi relevé que les Russes utilisaient du kérosène autour de leur trou de forage pour l'empêcher de se refermer.
Une question de «prestige national»
Jusqu'au début des années 2000, une équipe française était impliquée dans les travaux au lac Vostok, mais elle s'est arrêtée pour ne pas polluer, alors que les Russes ont continué pour une «question de prestige national», selon le Français Jean Jouzel, directeur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Signe de l'importance de cette expédition pour Moscou, le ministre russe des Ressources naturelles et de l'Ecologie, Iouri Troutnev, s'est rendu la semaine dernière sur le site du forage.
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(20 minutes/afp)