L'ONU exige la fin d'une forme d'esclavage rituel

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GhanaL'ONU exige la fin d'une forme d'esclavage rituel

Des experts de l'ONU en droits de l'enfant ont dénoncé mercredi l'échec du Ghana à éradiquer une tradition selon laquelle des filles vierges sont offertes à vie comme esclaves à des religieux.

Le Trokosi est encore pratiquée dans le sud du Ghana.

Le Trokosi est encore pratiquée dans le sud du Ghana.

Cette pratique, appelée Trokosi, est courante encore aujourd'hui dans la tribu Ewe, dans le sud du Ghana, a indiqué un comité de l'ONU sur les droits de l'enfant. «Même si une législation a été mise en place en 1998, il n'y a pas eu de progrès significatifs», a déclaré le président du comité en charge de ce dossier, l'Éthiopien Benyam Mezmur, en faisant référence à une loi abolissant cette pratique et instaurant une peine minimale de trois ans de prison.

M. Mezmur a indiqué à la presse à Genève que le gouvernement ghanéen «n'a pas été en mesure de nous dire s'il y a eu une seule poursuite concernant cette pratique, et bien évidemment, des enfants continuent à souffrir». Le mot Trokosi signifie «esclaves des dieux» dans la langue Ewe. Le comité a aussi lancé un appel pour une enquête rapide et des poursuites judiciaires.

Exclusivité à vie

Une fois qu'elle a été donnée au prêtre en pénitence des péchés supposés de sa famille, la petite fille devient sa propriété exclusive, à vie, et est chargée des tâches domestiques. Après la puberté, la servitude devient également sexuelle et de nombreuses jeunes filles sont mortes en couches. Si une esclave meurt, sa famille doit offrir une autre fillette vierge au prêtre, à titre de remplacement.

Selon les experts, il y a toujours environ 3000 femmes esclaves au Ghana. La libération de ces femmes devrait prendre des années. D'autant que la lutte contre cette pratique se heurte encore sur place à une opposition politique et religieuse. (ats)

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